mercredi 11 décembre 2013

EricDubruelCharlemagne

Les statisticiens ne sont pas tous d'accord pour affirmer si nous sommes 4 ou 9 Français sur 10 à descendre de Charlemagne, homme multi tâches de génie, qui sut conjuguer ses immenses talents pour être, tout à la fois, un chef d'Etat dont la vision permit de construire l'Europe, un chef de guerre largement plus habile que le général Gamelin et un réformateur de l'Ecole, au moins aussi brillant que Vincent Peillon.

N'oublions pas que, soucieux du petit commerce, le marketing qu'il développa autour de sa barbe fleurie contribua au développement de la corporation des fleuristes et de celle des barbiers.

Alors, un beau jour ou peut-être une nuit, je me suis dit :" et si nous descendions, nous aussi, du premier aigle noir du Saint Empire ... oui, mais pas misérablement, pas par une seule et unique route, mais par les ancêtres paternels et maternels de Papapa et de Mita.

Et bien, on y arrive ... il faut, certes, attendre d'atteindre les 34ème, 38ème et 39ème générations pour voir surgir l'aigle noir.

Reconnaissons que les chemins qui nous mènent tout là-haut par les Dubruel ( en noir), les Vidal ( en bleu),  les Balencie ( en vert ) et les Dabbadie ( en rouge )  évoquent plus la montée sur l'Alpe d'Huez ou l'ascension du Grossglockner que la ligne droite des Hunaudières ...

4 routes ... encore 62 à trouver and I get my kicks



 
 
 
 
 
 
 
Génération 1

Christian, Bernard, Marc et Charles Dubuel

 
 
Génération 2

Louis Dubruel 1903-1974 x Geneviève Fourcade 1900-2002



Génération 3

Charles Marc Emile Dubruel 1872-1922 x lsabet Marqaret Vidat 1873-1949

Léon Louis Fourcade 1871-1963 x Marie Jeanne Josèphe Hentiette Balencie 1875-1945



Génération 4

Louis Dubruel 1846-1905 x Louise Henriette Lafargue 1850-1926

Charles Johnson Vidal 1838-1885 x Margaret Catherine Lascelles Lloyd 1854-1921

Jacques Justin Gaston Balencie 1843-1917 x Marie Elisa Dabbadie 1852-1949



Génération 5

Marc-Auguste Dubruel 1802-1878 x Louise Charlotte Sidonie Pebay 1814- après 1878

Rev. Francis Vidal 1805-1884 x Mary Theresa Johnson 1815-1873

Jean Pierre Balencie 1810-1858 x Jacquette Louise Charlotte Augustine Barbe 1817-1875

Firmin Thomas Dabbadie 1815-1879 x Marie Jeanne Mélanie de Casenave-Lafitte 1827-1885



Génér:ation 6

Pierre Antoine Etienne Dubruel 1726-1804 x Rose Marie Saravie de St Marc 1760-1830

Charles William Johnson, of Torrington 1780-1854 x Theresa Furse 1790-1851

Joseph Antoine Barbe 1788-1864 x Jeanne Philippine Lacadé 1792-1839

Pierre Marc de Casenave-Lafitte 1785-1851 x Charlotte J.Marie Anne de Dufau-Nargassies 1795-1846



Génération 7

Jean Gabriel Saravie de St Marc 1724-1784 x Marie Madeleine Fontanges 1715-1793

Daniel Johnson, of Torrington ?-1789 x Bridget Cory 1740-1791

Noël Lacadé 1752-1816 x Charlotte Ravielle 1758-1799

Henri de Casenave v1727-1787 x Suzanne Claude de Boyrie 1760-1835



Génération 8

Jean Saravie 1660-1720 x Thérèse Van Honsum alias Vanonse 1669-1735

Rev. John Cory , of South Brent ?-1750 x Dorothy Cory 1704- ?, fille de John

Jean Bernard Lacadé 1721-1784 x Anne-Marie Nicolau Bonnecase 1732-1789

Jean de Casenave ?-1728 x Suzanne d'Andichon1692-1728



Génération 9

Jean Van Honsum 1635-1693 x Anne Nantiac ?-1704

John Cory, of Holsworthy x Judith Gilbert 1681- ?

Pierre Nicolau Bonnecase 1674-1750 x Catherine Nicolau Lacho?-1762

Pierre de Casenave 1652->1717 x Madeleine de St Saudens de Sus ?-1717



Génération 10

Martin Van Honsum ?-1678 x Sara de Haze

Samuel Gilbert, of Bridgerule 1636-1728 x Grace Stevens

Gabriel Nicolau 1644- ? x Marie rachel de Bonnecase 1653- ?

Jean de Navailles de St Saudens ?-1684 x Marthe de Laur



Génération 11

Jean Van Honsum 1565-1622 x Margaret Taets ?-1652

Richard Gilbert, of Bridgerule 1607-1678 x Alice Prowte 1608-1684

Jean de Bonnecase x Gilette de Poursicamps

Pierre de Navailles de St Saudens ?-1638 x Marguerite de Lons



Génération 12

Jacques Taets x Marie de Renialme ?-1618

Samuel Gilbert, of Bridgerule 1584-1652 x Agnès Currey,

François de Poursicamps x Françoise d'Antin

Fabrice de Navailles de St Saudens ?-1573 x Catherine d'Arrozes


Génération 13

Corneille de Renialme 1513-1583 x Marie Van der Cruyce

John Gilbert, of Bridgerule x Grace Pomeroy

Dominique d'Antin x Marguerite de Cardailhac de Lomné

Jean de Navailles x Madeleine de St Saudens



Génération 14

Charles de Renialme 1482-1535 x Françoise de Bomberghe

Hugh Pomeroy, of Ingelsdon 1519-1603 x Barbara Southcott ?-1563

François d'Antin ?-1552 x Marie Anne de Sarraguzan

Pierris de Navailles, Sr de l'Abbadie Juzon de Bererenx x Saurine de Meritein





Génération 15

Jean de Renialme x Anne d'Aussut

John Pomeroy, of Ingelsdon 1492-1532 x Elizabeth

Jean d'Antin x Anne de Roquefeuil

Jean de Méritein



Génération 16

Jean de Renialme x Michèle de Bouteille alias Bouteville

Sinclair Pomeroy?-avant 1518 x Johanna

Arnaud III d'Antin x Catherine de Foix Carmaing

Jean de Méritein x Jeanne de Luxe



Génération 17

Jacques de Renialme x Guiotte de Sorel

Robert Pomeroy ?-1518 x Elizabeth Beaumont 1452- ?

Jean, vicomte de Carmaing x Isabelle de Foix-Navailles

Tristan de Luxe x Maria de Navarre



Génération 18

Jean de Renialme x Agnès d'Orville

John Pomeroy

Archambaud de Grailly ?- 1412 x Isabelle de Foix Castelbon

Leonel de Navarre 1378-1413 x Elsa de Luna



Génération 19

Guy d'Orville x Agnès de Bournel

Edward de la Pommeraye, of Sandridge 1404-1448 x Margaret Beville 1392-1461

Roger Bernard IV de Foix vicomte de Castelbon x Giraude de Navailles

Charles II, roi de Navarre 1332-1387 x Catherine d'Esparza



Génération 20

Guillaume de Bournel x Mahaut de Guines

Thomas de la Pommeraie

Roger Bernard III de Foix vicomte de Castelbon 1310 – 1350 x Isabelle de Luna ?- 1353

Philippe III, roi de Navarre 1301-1343 x Jeanne de France 1311-1349



Génération 21

Baudouin, comte de Guines x Christine d'Ardres ?-1177

Sir Henry de la Pommeraie ?-1367 x Johanna Mules alias Rules/Ruels

Gaston I comte de Foix 1283-1315 x Jeanne d'Artois 1289-1347

Louis X, roi de France 1289-1316 x Marguerite de Bourgogne 1290-1315



Génération 22

Arnauld de Guines ?-1169 x Mahaut de St Omer

Sir Henry de la Pommeraye x Amicia de Camville

Philippe, comte d'Artois 1269-1298 x Blanche de Bretagne 1270-1327

Philippe IV , roi de France 1268-1314 x Jeanne de Navarre 1272-1305



Génération 23

Wanemar de Gand 1070-1120 x Gisèle de Guines

Henri IV de la Pommeraye x Isolde de Bethonia 1245-1310

Robert II, comte d'Artois 1250-1302 x Amicia de Courtenay 1250-1275

Philippe III, roi de France 1245-1285 x Isabelle d'Aragon 1247-1271



Génération 24

Baudouin II, comte de Guines 1038-1091 x Adèle de Hollande 1045-1085

Henri III de la Pommeraie ?-1281 x Marguerite de Vernon

Robert, comte d'Artois 1207-1250 x Mahaut de Brabant 1224-1288

Saint Louis, roi de France 1214-1270 x Marguerite de Provence 1221-1295



Génération 25

Florent de Hollande 1010-1062 x Gertrude de Saxe 1030-1113

Henri II de la Pommeraie x Mathilde de Vitry

Louis VIII, roi de France 1187-1226 x Blanche de Castille 1188-1252

Louis VIII, roi de France 1187-1226 x Blanche de Castille 1188-1252





Génération 26

Bernard II, duc de Saxe 995-1059 x Elizabeth de Schweinfurt 997-1055

Rodesia d'Angleterre 1114-1176 x Henri I de la Pommeraie

Philippe II, roi de France 1165-1223 x Isabelle de Hainaut 1170-1190

Philippe II, roi de France 1165-1223 x Isabelle de Hainaut 1170-1190



Génération 27

Bernard I, comte de Saxe x Hildebrande de Stade 974-1011

Henri I, roi d'Angleterre 1068-1135 et Sibella Corbett ( concubine )

Louis VII, roi de France 1120-1180 x Adèle de Champagne 1140-1206

Louis VII, roi de France 1120-1180 x Adèle de Champagne 1140-1206



Génération 28

Henri I, comte de Stade 910-976 x Judith de Lotharingie-Wetterau 915-973

Guillaume le Conquérant 1027-1087 x Mathilde de Flandre 1031-1083

Louis VI, roi de France 1080-1137 x Adélaide de Savoie 1100-1154

Louis VI, roi de France 1080-1137 x Adélaide de Savoie 1100-1154



Génération 29

Othon de Lotharingie, comte de Wetterau874-944 x Cunégonde de Vermandois v880-v939

Baudouin IV, comte de Flandre 1012-1067 x Adelaide de France ?-1079

Philippe I, roi de France 1053-1108 x Berthe de Hollande 1058-1093

Philippe I, roi de France 1053-1108 x Berthe de Hollande 1058-1093



Génération 30

Herbert I de Vermandois 840-902 x Leutgarde

Robert II, roi de France 972-1031 x Constance d'Arles 986-1032

Henri I, roi de France 1008-1060 x Anne de Kiev

Henri I, roi de France 1008-1060 x Anne de Kiev



Génération 31

Pépin, comte de Péronne 815-840

Hughes Capet, roi des Francs 939-996 x Adélaïde d'Aquitaine v945-1004

Robert II, roi de France 972-1031 x Constance d'Arles 986-1032

Robert II, roi de France 972-1031 x Constance d'Arles 986-1032



Génération 32

Bernard, roi d'Italie et comte de Vermandois 797-818

Hughes le Grand, duc des Francs 898-951 x Edwige de Saxe

Hughes Capet, roi des Francs 939-996 x Adélaïde d'Aquitaine v945-1004

Hughes Capet, roi des Francs 939-996 x Adélaïde d'Aquitaine v945-1004



Génération 33

Pépin, roi des Lombards 777-820

Robert I, roi de Francie Occidentale v860-923 x Béatrice de Vermandois 880-931

Hughes le Grand, duc des Francs 898-951 x Edwige de Saxe

Hughes le Grand, duc des Francs 898-951 x Edwige de Saxe



Génération 34

Charlemagne 742-814 x Hildegarde de Wintzgau

Herbert I de Vermandois 840-902 x Leutgarde

Robert I, roi de Francie Occidentale v860-923 x Béatrice de Vermandois 880-931

Robert I, roi de Francie Occidentale v860-923 x Béatrice de Vermandois 880-931



Génération 35

Pépin, comte de Péronne 815-840

Herbert I de Vermandois 840-902 x Leutgarde

Herbert I de Vermandois 840-902 x Leutgarde



Generation 36

Bernard, roi d'Italie et comte de Vermandois 797-818

Pépin, comte de Péronne 815-840

Pépin, comte de Péronne 815-840



Generation 37

Pépin, roi des Lombards 777-820

Bernard, roi d'Italie et comte de Vermandois 797-818

Bernard, roi d'Italie et comte de Vermandois 797-818



Generation 38

Charlemagne 742-814 x Hildegarde de Wintzgau

Pépin, roi des Lombards 777-820

Pépin, roi des Lombards 777-820



Génération 39

Charlemagne 742-814 x Hildegarde de Wintzgau

Charlemagne 742-814 x Hildegarde de Wintzgau

mardi 26 novembre 2013

Eric Dubruel ... Fontanges, vous avez dit Fontanges ???



Pierre de FONTANGES était le beau-père de Jean-Gabriel SARAVIE de SAINT-MARC, lui-même beau-père de Pierre Antoine DUBRUEL et quelques uns de se poser la question :" était-il parent de la fameuse duchesse de FONTANGES, si belle mais sotte comme un panier disait d'elle la Palatine aussi laide qu'intelligente..."

Au XIVème siècle, le vilain sire de MONJOU à la tête de sa soldatesque prenait un tel plaisir à rançonner et piller toute la vallée du Goul, depuis son repaire d'Escalmels, que la justice royale perdit patience et le condamna à en déguerpir et à le céder au noble chevalier Annet de FONTANGES, détenteur du fief voisin de Las Doulous, lui aussi sur les hauteurs de Jou-sous-Monjou.

La vallée du Goul dut plaire aux FONTANGES car, en 1508, Regnault alias Rigaud de FONTANGES en épousant Anne, unique héritière du dernier Sieur de MONJOU, devenait seigneur de Jou-sous-Monjou, Raulhac, Bardaillac, partie de Vic-sur-Cère et autres fiefs du pays de Carladès, dont le château de Cropières, sis à Raulhac où se fixa la famille.

Quatre générations de FONTANGES se succédèrent à Cropières qui échut, avec tout le reste, à Louis de SCORAILLES de ROUSSILHE lorsque ce gentilhomme eut la "très riche idée" d'épouser, en 1616, Guillemine, fille unique et héritière universelle de Petre Jean de FONTANGES.

Ainsi s'éteignit la branche aînée de cette antique et noble famille qui perdurera par des branches cadettes, dont certaines sont encore représentées de nos jours.

On pourrait écrire, à la manière de Flaubert : "c'était à Raulhac, faubourg de Vic, dans le château des SCORAILLES, Marquis de ROUSSILHE" que naquit la belle Marie-Angélique, dernière maîtresse officielle de Louis XIV.

Laissons le Carladès et rejoignons Bordeaux : nous sommes en 1697. Maître GREGOIRE, notaire, reçoit le contrat de mariage de Pierre Rigal de LABEDESSE de FONTANGES, sieur de Latour, natif de la paroisse de Jeau, diocèse de St Flour en Haute Auvergne, fils légitime de Jean Rigal de FONTANGES de LABEDESSE et de Marie GIBRAC, demoiselle, ses père et mère, demeurant depuis quelques mois en cette ville et Marie ROUMAT, fille légitime de Maître Jean ROUMAT, huissier d'armes en Guyenne et de Magdeleine DESPORTES."

En Haute Auvergne, il n'y a pas de Jeau, mais ce nom évoque Jou où l'on retrouve, sans peine, la trace du décés de Jean-Rigal :" le 10 avril du dit an (1682), est décédé en la foi de l'Eglise Catholique, Jean Rigal de FONTANGES, âgé de quarante cinq ans ou environ, habitant du présent lieu après avoir reçu le saint sacrement de l'Eglise. Le lendemain, son corps fut inhumé dans la nef de l'église de séant, au tombeau de ses prédécesseurs et ont été faits les honneurs funèbres selon la qualité et condition".

Incontestablement, "nos" FONTANGES ont une lignée à Jou et un tombeau dans la nef de l'église ce qui n'est pas chose si commune que cela.

Oui, mais ...la filiation des FONTANGES, établie de manière incontestable, par l'intendant de FORTIA ou par d'HOZIER et CHERIN, ne mentionnent ni Jean Rigal, ni Pierre... il faut savoir qu' extrêmement prolifiques, les mâles de la famille de FONTANGES ont eu, du XIVème au début du XVIIème siècle, autant d'enfants légitimes que de bâtards légitimés dont ils prenaient grand soin, dotant et mariant les filles à d'honorables bourgeois et attribuant aux fils des maisons, des terres et quelques écus.
En conséquence, au XVIIème, il y a autant de FONTANGES autour de Vic-sur-Cère que de fonctionnaires surnuméraires dans la Fonction Publique Territoriale ( ce n'est pas avec ce genre d'humour que je risque de décrocher une mission au sein de ce noble corps qui fait l'orgueil de notre République ... ) et, comble de malchance pour le généalogiste, frappés par un manque, aussi cruel qu'inexpliqué, d'imagination, ils prénomment la plupart de leurs fils Jean, Rigal, Anet ou Petre, allant même jusqu'à combiner les prénoms entre eux ..... Ceci ne serait rien si les Petre ne devenaient des Pierre, les Anet des Antoine et les Rigal des Rigault...

De notre Pierre, nous savons qu'il est né avant 1674 (les registres de Jou débutent à cette date) et qu'il quitta le village avec toute sa famille car, sur la période 1682/1697, il n'est fait aucune mention de Marie GIBRAT et de ses enfants après son veuvage.
Plusieurs point amènent à penser que Pierre avait du intégrer, très jeune, un régiment et qu'il était encore militaire lors de son arrivée à Bordeaux : il surgit soudainement dans cette ville en 1697 et ne décline ni statut de Bourgeois, ni profession or, cette année-la marque la fin de la guerre de la Ligue d'Augsbourg et la mise en garnison des régiments. Par ailleurs, il épouse la fille d'un huissier d'armes, homme d'armes faisant fonction de garde du corps de la personne du Roi ou de son représentant et compte au nombre de ses témoins, Hughes LAVERGNE, Maître d'Hôtel de Monsieur de BOISSY, Lieutenant du Roi au château Trompette ... ce qui fait beaucoup de militaires dans son proche environnement. Plus tard, dans un acte de 1709, il est qualifié d'exempt de la maréchaussée de Guyenne et Bazadais et nous savons ( cf notes sur la famille de CLARE) que plusieurs années de service étaient requises pour intégrer ce corps.
Il mourut avant 1729, date à laquelle sa veuve se remaria avec Martin Van HONSUM ( VANONCE)

Nous savons que son père, Jean Rigal de FONTANGES, est né vers 1637 et décédé le 10/4/1682. qu'il épousa Marie GIBRAT dont il eut plusieurs enfants, tous nés à Jou :
      Pierre alias Pierre Rigal, notre ancêtre, né avant 1674
      Paul, né le 11/9/1674 et décédé 3 jours plus tard; enterré au tombeau de ses prédécesseurs
      Antoine, né le 9/11/1675,
      Marguerite, née le 8/8/1677
     Claire, née le 19/2/1679,

Pour une meilleure compréhension de la suite, je vous propose de nommer "notre" Jean Rigal : JR pour mieux le distinguer de tous les autres.

Le 5 mars 1654, un Jean Rigal de FONTANGES qui souhaite être enterré au tombeau de ses prédécesseurs, à Jou, mais dans le cimetière, rédige au château de la Rocque, paroisse de St Clément, son testament dans lequel il mentionne plusieurs de ses frères et sœurs ce qui nous permet d'intégrer JR à une fratrie.

sont cités, entre autres :

Rigal de FONTANGES, Sieur de la Garde, paroisse de Raulhac, décédé en 1657, frère du testateur. Il avait épousé Claire de la VAISSIERE, décédée à Jou le 4/12/1691, fille d'Antoine, Sr du Bas de Raulhac et d'Isabelle de BENAVENT, veuve du Sire de BOUDOYER. Leur fille, Anthoinette, épousera le 22/4/1675, Antoine SOBRIER, avocat, parrain d'Antoine, fils de JR (cf plus haut). Quant à JR, il sera le parrain de Marie SOBRIER, fille des précédents.

Jean de FONTANGES, Sr de la Bédisse, paroisse de Bardaillac, frère et héritier général du testateur.

Jeanne de FONTANGES, sœur du testateur et épouse de François TRIN. Leur fils, Jean, sera le parrain de Marguerite, fille de JR ( cf plus haut) dont la marraine n'était autre qu'Anthoinette de FONTANGES, épouse SOBRIER.  Parrain et marraine préciseront tous deux qu'ils sont cousin et cousine de la baptisée.

Guillemine de FONTANGES, sœur du testateur et épouse de Pierre SOBRIER.

De tout ceci, il ressort que les personnes citées sont nés vers 1610, or JR est né vers 1637.

Comme son fils Pierre le dit sieur de La Bedisse devant les notaires Bordelais, on peut penser que JR était le fils d'un premier mariage du Sieur de La Bédisse, héritier général, puisque celui-ci n' épousa une certaine Agnès GIBRAT qu'en 1653.
Après le décès de son frère, le dit Sieur de La Bédisse et Agnès s'installèrent au château de La Rocque. Devenue veuve, Agnès y résidait encore, en 1666, lorsqu'elle épousa en secondes noces Jean Urbain de MEALET de LESTRADE. Ils seront les parents d'Amable qui, témoin de Pierre lors de son mariage avec Marie BISTON, en 1704, précisant sa qualité de cousin germain du marié.

De fait Marie GIBRAT, épouse de JR, née à Pierrefort le 30/7/1635 et Agnès GIBRAT, épouse du Sieur de La Bédisse, née dans le même village deux ans plus tard sont toutes deux filles d'un riche marchand, François GIBRAT et de Catherine RANCILHAC.

François quittera Pierrefort pour s'installer à St Clément. Veuf, il épousera, en 1666, Rose de SERIEYS, veuve de Jean Hector de MEALLET de LESTRADE, père de son nouveau gendre.

JR, né vers 1637 d'un premier mariage du Sieur de La Bédisse, mais ayant été, en partie, éduqué par sa belle-mère Agnès à partir de 1653, il n'est pas sot de supposer qu'il ait succombé au charmes de sa tante par alliance, Marie, qui n'était que de deux ans son aînée et avec laquelle il n'avait aucun lien de consanguinité.

Sur Généanet, des esprits distraits, ou des gens pressés ou des raccrocheurs de wagons à tout prix se sont intéressés à Rigal, sieur de la Garde, ne lui citant ni frères, ni soeurs et en ont fait le fils de Louis de FONTANGES, décédé en 1560 et de Cécile de RASTELLANE dame de CHAMBON, en faisant ainsi un vrai de vrai FONTANGES.

Une telle hypothèse, peu recevable par les adeptes de la calculette, consiste à affirmer que le sieur de la Garde, eût-il été fils posthume du dit Louis, donc né en 1561 serait mort à 96 ans en 1657 et aurait donc conçu sa fille Anthoinette à 93 ans .... chez les FONTANGES, l'on mettait son point d'honneur à trépasser autour de la cinquantaine et puis Monsieur d'HOZIER ne fait nulle part mention de cette filiation.

Le sieur de la Garde et ses frères, ne peuvent, non plus, être fils de Petre Jean de FONTANGES, pourtant sieur de la Garde et de Louise de BUSCAILLET, le couple n'ayant eu qu'une fille unique.

Personnellement, je ne le raccroche ni à Louis, ni à Petre Jean ...

Pour comble de malchance, lors de la recherche sur les preuves de la noblesse d'Auvergne, aucun des FONTANGES de Jou ne vit la nécessité de présenter son ascendance à Monsieur de FORTIA, intendant de la Province d'Auvergne, à l'exception d'un Petre Jean, Sr de Pénéfeinagne, qui se hasarda à faire reconnaître certains droits. Monsieur de FORTIA envoya paître Petre qui se hâta de se désister lorsqu'il eut connaissance de l'amende qu'il encourait.

Nous voici donc avec deux frères de FONTANGES, l'un de La Garde et l'autre de La Bédisse qui, comme le pauvre Armand de la chanson, "l'ont pas d'papa et l'ont pas d'maman"

A suivre donc car la logique veut qu'enracinés à Jou, enterrés dans l'église, possédant quelques biens et bien mariés, nos Fontanges soient issus d'un bâtard d'un Sieur de FONTANGES.

la Duchesse ? Ah, oui ! j'oubliais la belle Marie Angélique ... sa sœur, Catherine, fut la marraine de Jean-Jacques de MEALLET de LESTRADE, fils de Jean Urbain et d'Agnès GIBRAT et cette lointaine cousine, domiciliée au château de Raulhac, signait de ROUSSILE de CROPIERES.

Marie-Angélique sut si bien réchauffer le cœur de son royal amant qu'il la titra duchesse de FONTANGES.

Un autre enfant du village de Raulhac, Louis CAMBON, donna, sans façon, au Grand Georges, quatre bouts de bois qui lui réchauffèrent le corps et lui permirent de traverser l'hiver parisien de 1954. Louis n'y gagna d'autre titre que d'être celui d'une des plus belles chansons du répertoire.

Marie-Angélique mourut à vingt ans, en 1681 et le croque-mort de Raulhac attendit 2011 pour se décider à emporter Louis "l'Auvergnat" et le conduire, à travers ciel, au Père Eternel.





mercredi 20 novembre 2013

EricDubruel : le mystérieux Edward Lascelles LLOYD


reste, tout de même, un tantinet mystérieux, même si l'on a beaucoup écrit sur lui !
 


Vous avez, toutes et tous, plus ou moins entendu parler de cet ancêtre mystérieux, que l'on dit avoir été un vague cousin de Lord HAREWOOD, gendre du roi George V ..... Edward et son épouse, Catherine LOVEKIN, sont les parents de Margaret qui épousa Charles VIDAL, eux-mêmes parents de Tita, mère de Papapa.

ce que vous allez lire, ne correspond pas à ce que vous avez déjà lu sur ce personnage et sur ses origines

Mettons en route la machine à remonter le temps : nous voici en 1858, à Bushey, dans le Hertforshire, non loin de Londres.
Enfilons nos pantoufles, bourrons notre pipe, allumons la lampe à pétrole et, pendant le rituel du thé, parcourons nos journaux préférés.
 
Le « Morning Post » du 27 mars 1858 et le « Times » de la veille, nous apprennent que : « on the 7th inst., at Versailles, Edward Lascelles Lloyd, Esq., formerly of Upper Brook street, Grosvenor-square, in his 50th year. 
 
Nous sursautons, car tout Bushey se souvient encore du coup de tonnerre du 18 août 1852, lorsque le supplément du « Times », nous avait appris le mariage de la si gentille et bourgeoise Catherine LOVEKIN, résidant à Magpie Hall et sœur d’un Révérend de la Church of England avec un catholique du nom d'Edward Lascelles Lloyd. « On the 17th inst., having been previously married according to the rites of the Roman Catholic Church, Edward Lascelles Lloyd, Esq, of Upper Brook Street, Grosvenor Square to Catherine, youngest surviving daughter of the late Peter Lovekin, Esq., of Bushey Heath, Herts. »
Notre journal local, le « Hertfordshire Mercury », dont on était en droit d’attendre un peu plus de détails, reprenait ce faire-part dans son édition du 21 août sans y ajouter le moindre commentaire, ni même, comme il est de coutume de le faire, de mentionner le lieu du mariage. Nous avions trouvé tout cela bien étrange, mais nous étions dits que la famille LOVEKIN s'en était tenu à une annonce laconique, probablement peu enthousiaste de voir sa plus jeune fille épouser un monsieur beaucoup lus âgé qu'elle et catholique de surcroît. Il n'y a que depuis le Catholic Relief Act de 1829, que les catholiques Anglais, ont retrouvé une existence légale, le droit d'être fonctionnaire, de servir dans l'armée, d'étudier dans les grands collèges et Universités, etc ...

Pourtant, cet Edward, qui ne décline aucune profession, déclare établir résidence dans Upper Brook street, adorable petite rue très cossue qui relie Park Lane à Grosvenor Square, dans le très chic quartier londonien de Mayfair... un catholique qui semble avoir de la fortune ... de plus en plus étonnant.

 Les lecteurs avisés noteront qu' Edward, décédé en 1858 à 50 ans, est donc né vers 1807/1808 et non en 1822, comme on le lit ici ou là … sur Généanet, entre autre ... gommons, mais ne rangeons pas la gomme ...
 
Edward et Catherine auront trois enfants : Margaret Catherine, citée plus haut, dont le Times du 19 janvier 1854 annonce la naissance  « the 5th inst.the wife of E. Lascelles Lloyd, Esq., of a daughter ». Margaret Catherine sera baptisée à Londres, en l'église Old Church St Pancras le 21 août, soit sept mois plus tard … la famille n'était donc pas sur place au moment de la naissance.

Margaret Catherine sera la seule à avoir les honneurs de la presse, sa sœur Florence Harriet, née le 26 août 1856 et son frère Algernon Francis, né le 26 janvier 1858, n’auront droit à aucune parution, bien que ou parce que portant, étrangement des prénoms strictement identiques à ceux de deux des enfants du troisième Comte de Harewood nés l’une en 1831 et l’autre en 1828.

Arrêtons-nous, un instant sur la naissance d'Algernon Francis. En 1997, avec un lointain cousin, nous avions fait appel à une généalogiste franco-galloise qui « découvrit » que Francis avait été baptisé, le 4 mai 1858, à Llanbadoc dans l’Est du Pays de Galles et que son père, notre Edward, né en 1822 descendait d’une union entre un LASCELLES et une LLOYD.
 
Ayant obtenu des archives du Pays de Galles la copie des registres de Llanbadoc, j’y ai bien découvert, sur le registre de 1858, page 55, N° 440, à la date du 4 mai, le baptême d’un Francis LLOYD, fils d’un Edward, qualifié de « labourer », c’est à dire de travailleur et d’une Catherine, tous deux vivants or…….. Edward Lascelles LLOYD, comme nous le savons n’était plus de ce monde depuis le 7 mars 1858 date de son décès en France.

Pas très sérieuse la dame ...Bon, et bien, on reprend la gomme et on oublie la saga  ….

Nous ne sommes pas étonnés d'apprendre, par le « Gentleman’s Magazine », le  remariage de cette jeune veuve, mère de trois jeunes enfants. Catherine LLOYD, de Upper Brook Street, veuve d’Edward Lascelles LLOYD, Esq, épouse, en l'église londonienne de St Andrew’s Holborn, le 24 mars 1859, Owen Tickell ALGER, un solicitor londonien de Bedford Row, résidant à Bushey dans sa propriété de « Rosedale.»

 
Toutes les années en 1, le Royaume-Uni procédait au recensement de sa population et, en 1861, à Bushey, nous retrouvons la famille ALGER au grand complet : Owen, Catherine, leur fille Sarah Fleetwood ALGER, âgée de dix mois, une cuisinière, une femme de chambre , l’incontournable « butler et .... Margaret, Florence et Algernon qui sont recensés sous l’orthographe de L.Lloyd et déclarés comme étant tous nés en France. 

Voilà qui peut expliquer le délai entre la naissance, en France, de Margaret et son baptême londonien, car l'acte de naissance de, Charles Barnaby Magenis VIDAL, frère de Tita et né à Dinard en 1878, mentionne que la mère, Catherine Margaret, est née à Versailles.... sans préciser sa date de naissancee
 

 
Ce qui est certain

la naissance d' Edward Lascelles LLOYD, vers 1808, son mariage en 1852 et son décès en 1858 ont eu lieu hors du Royaume-Uni, car l'état-civil britannique, centralisé depuis 1837, ne référencie aucun de ces événements. 

Le recensement réalisé à Upper Brook Street en 1841, ne dénombre qu’une seule famille LLOYD qui habite au N°3 de la rue et se compose de William, âgé de soixante ans, de son épouse Louise, âgée de cinquante ans et de trois de leurs enfants : Edward Harvey, Louisa Eliza et Richard, âgés respectivement de trente, trente et vingt ans ( le recenseur arrondissait les âges ). Richard est qualifié de militaire et une mention indicative précise qu’il est né à l’étranger. De fait, il avait été baptisé à la chapelle de l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris le 5 octobre 1820.
 
le recensement de 1851 retrouve la famille LLOYD (à l'exception du père, décédé en 1843), dans son manoir d’Aston Hall, proche d’Oswestry, dans le comté du Shropshire, aux frontières du Pays de Galles.

Edouard n'est mentionné ni en 1841, ni en 1851, ni dans le testament de William et ses codicilles rédigés en 1833, 1834 et 1839, dans lesquels William mentionne ses enfants : Louisa Elizabeth, Edward Harvey, né vers 1811, lieutenant dans la Rifle Brigade en 1828, qui décédé en 1870, ne peut être « notre » Edouard, Charlotte Elizabeth et Richard Thomas, né en France, futur colonel des Gardes, légataire universel et héritier qui épousera, le 19 août 1852, Lady Frances HAY, quatrième fille du 10ème Comte de Kinnoul... 

le 19 août 1852, tiens ... Il n'aura pas échappé à votre sagacité que, très bizarrement, le mariage d’Edward et Catherine a été célébré la veille. Si je me laisse aller à dire que ceci ressembler plus à une provocation ou à un clin d’œil qu’à une banale coïncidence, je ne suis pas certain de dire une bêtise.

Un lointain cousin anglais se souvient avoir entendu dire que des recherches effectuées il y a, maintenant, de nombreuses quelques années avaient  démontré l’existence de transferts d’argent entre William et Edouard, alors en France, preuve qu’il était donc bien de la famille, même s’il ne vivait pas, en son sein.

Tout ceci milite pour une présomption d’illégitimité d'un Edward, probablement conçu à Paris, ville dans laquelle William se rendait souvent.

Mais, Bourvil aurait dit : «  et c’est pas tout et c’est pas tout », continuons.

 On se dit qu'à Versailles, on va inévitablement trouver quelque chose : et bien l'on fait erreur .. Ni le mariage d'Edward et de Catherine, ni les naissances des enfants, ni le décès d’Edward ne figurent dans les tables de l’état civil de la ville de Versailles, pas plus que dans celles de l’ancienne Seine et Oise (accessibles en ligne aujourd'hui). J’ai, également, fait chou blanc en épluchant les recensements et les registres des cimetières de la ville. Si Marie Eugénie voulait prêter main forte ...

Le Probate Sub-registry et les archives de St David, qui enregistre les testaments pour l'Angleterre et le Pays de Galles, n'ont aucune trace d'un quelconque testament, or dans le sien, rédigé en octobre 1881,, Owen Tickell ALGER lègue, à sa fille Sarah et à chacune de ses belles-filles, Margaret et Florence un fond d'actions et rien pour Algernon Francis ce qui suppose qu'il a été l'héritier de son père lequel aurait donc bel et bien testé, probablement en France..

« on » aurait voulu faire vivre Edward et sa famille incognito que l’on n’aurait pu mieux faire ….

 
EN CONCLUSION

Edward Lascelles LLOYD ( 1807/1808 – 1858 ),  catholique, résidait hors du Royaume-Uni où il se rendait, néanmoins parfois puisqu'il y déclare sa fille Catherine Margaret.

son mariage ( 1852), son décès (1858), les naissances de Florence (1856) et d'Algernon Francis ( 1858) sont autant d'événements qui ont eu lieu hors Royaume-Uni puisque l'on ne trouve aucun d'entre eux dans le BMD centralisé depuis 1837.

Il faut attendre 1864 pour que ces deux derniers soient enregistrés à l'état-civil en l'église de Hove, où Owen Alger et Catherine avait leur résidence d'été .

Bien qu'il fasse référence à Upper Brook Street et à Versailles, il n' y a aucune race de lui dans l'un ou l'autre de ces deux endroits.

Vous aurez noté l'absence de trait d'union dans tous les actes ou annonces mentionnés ci-dessus. Lascelles est , à l'évidence, ce que les Anglais appellent un central, middle ou second name, le plus souvent un matronyme placé entre le prénom et le patronyme. Nous avons, parmi nos ancêtres : Charles Johnson VIDAL ( nom de sa mère) et son frère, Francis Furse VIDAL ( nom de sa grand-mère ), Charles Barnaby Magenis VIDAL ( nom de la mère de Catherine LOVEKIN ), Peter Wellington FURSE ( nom de sa grand-mère), etc... comme si nous avions eu Christian Fourcade DUBRUEL, Bernard Balencie DUBRUEL, etc ...

D'ailleurs, Margaret, mère de Tita signait toujours « Margaret LLOYD », dédaignant de mentionner le patronyme Lascelles, tout comme sa mère Catherine se déclare LLOYD lorsqu'elle se remarie en 1859

Cela étant, Lascelles n’a pas été donné par hasard, d’autant que ce central name est identique pour les trois enfants, ce qui est rarissime.

Que penser de la tradition orale, vivace, qui fait d’Edward un attaché d’ambassade à Versailles, sinon rappeler que l’ambassade de Grande-Bretagne en France, loge, depuis 1814, dans l'ancien hôtel particulier de Pauline BONAPARTE, rue du Faubourg St Honoré. Par ailleurs, même si les catholiques du Royaume-Uni retrouvèrent leurs droits en 1829, la couronne ne s’empressa pas de les nommer sur de hauts postes de fonctionnaires, de diplomates ou d’officiers.
Enfin, s’il avait tenu un tel poste, lui-même, en 1852, puis sa veuve, en 1858, n’auraient pas manqué d’en faire, très logiquement, mention dans le « Times. » 
Edward n’avait, probablement, pas fonction officielle, mais il avait quelque argent, suffisamment, en tout cas pour que son beau-père ALGER, ne juge pas utile de laisser le moindre fifrelin à Algernon Francis.

Margaret Catherine, qui ne porte pas un prénom « Harewood » pourrait porter celui de ses deux grands-mères Catherine LOVEKIN et d'une probable Margaret LASCELLES … peut-être, peut-être pas ...

vous l'aurez compris : la généalogie qui fait de Edward un LLOYD of Coedmore, doit être regardée avec beaucoup de méfiance, voire, plus raisonnablement, jetée au panier.

Edward a donné aux siens, à l’évidence, l’amour de la France et le goût des mariages mixtes : sa fille Margaret, veuve de Charles Johnson VIDAL, épousa, dans la chapelle de l’ambassade d’Angleterre en France, en 1889, le très catholique Richard James WITTY, sa petite-fille Isabel Margaret, dans l'église catholique de Richmond, en 1896, le très catholique Emile DUBRUEL. 
 
Edward, qui doit sourire dans son coin, a tout fait pour "cloud the issue" et garder à tout jamais son secret.

 

samedi 7 septembre 2013

Eric Dubruel : notes sur la famille SARAVIE de St MARC





    



De la diaspora à l’establishment Bordelais



alors quid des SARAVIA , puisque tel était leur nom lors de leur arrivée en France ?



Vous savez le sort que l’Inquisition réservait aux juifs en Espagne et au Portugal ! De ceux qui avaient pu fuir, beaucoup vinrent en France et se fixèrent à proximité des frontières espagnoles, à Dax, Peyrehorade, La Bastide-Clairence, Bidache ou Bayonne. Ces familles s’adonnaient, essentiellement, à la distribution de produits extra-régionaux ou à la collecte et au commerce des laines espagnoles.

Par lettres Patentes, rendues en 1550, Henri II donna aux Juifs les mêmes droits que ceux des sujets français. La « Nation portugaise » de  Bayonne, compta rapidement près de 700 familles et fut déménagée de force par les habitants au Faubourg Saint Esprit qui, bien que relié à la ville par un grand pont de bois jeté sur l'Adour, relevait de la sénéchaussée de Dax puisque situé sur la rive droite du fleuve. Les Portugais ne pouvaient avoir "aucune habitation ni boutique à Bayonne" et devaient quitter chaque jour la cité avant le coucher du soleil, quitte à y revenir tous les matins.

Méfiants, les "Portugais" de Saint-Esprit, se mirent à observer les pratiques extérieures du culte catholique. Ils assistaient aux offices, versaient aux œuvres et achetaient ornements et vêtements religieux aux desservants de «leur» paroisse de saint Etienne d’Arribe Labourd. Ils y faisaient baptiser les nouveaux
nés, enterrant toutefois leurs morts, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, au campo San Simon, selon les rites juifs et avec l'accord du curé. Ils y gagnèrent le surnom de « convertis », mais restaient des « Marranes », ce qui veut dire cochons en espagnol – parce que précisément cet animal leur faisait horreur.

Ils développèrent rapidement des activités commerciales et bancaires avec les communautés portugaises de Bordeaux, Rouen, Anvers, Amsterdam, Londres et des villes hanséatiques… Ils voyageaient beaucoup et certains, officiellement catholiques, n’hésitaient pas à se rendre sous couvert de voyages d’affaires, en péninsule ibérique.

Une partie des bénéfices engrangés par leur commerce était utilisée à favoriser l’exode, vers ou via la France, de parents ou d’amis restés au Pays et il fallait parfois aller sur place pour organiser les choses.

Ce réseau riche, efficace et habitué à mener toutes sortes d’activités dans la clandestinité, faisait des « portugais » des intermédiaires de premier plan, surtout quand on attisait leur haine de l’Espagnol.

En 1580, l’Espagne annexe le Portugal et y introduit l’Inquisition et son cortège d’autos da Fe, de tortures, d’arrestations arbitraires ou de « réconciliations » assorties de la confiscation des biens du repenti. Autant certains juifs espagnols convertis avaient-ils pu intégrer la société civile et jouir des droits et privilèges des nationaux, autant ceux du Portugal faisaient l’objet de toutes les persécutions et exclusions.

Pourquoi ce long préambule ? Voici deux textes relatant les heurs et malheurs de deux drôles de frères SARAVIA qui ayant eu maille à partir avec l’Inquisition, se fixèrent en France. Etonnant, non ?

Le premier article : « el processo inquisatorial de Juan Nunez de Saravia, banquero de Felipe V », rédigé par Antonio DOMINGUEZ-ORTIZ dans la revue Hispania Revista Espanola de Historia de 1955, nous apprend que :

 Juan Nunez Saravia, descendant de nouveaux chrétiens du Portugal, est arrivé à Madrid vers 1606. En 1612, il est dénoncé, une première fois pour judaïsme, est entendu par Fernando Rodriguez Farinas, maire de la ville, qui le fit jeter en prison. Personne n’explique, ni pourquoi, ni comment, il fut libéré deux ans plus tard, ni comment il amassa la fortune qui, plus tard, lui permit d’intervenir dans les affaires, comme on en trouve trace dans les archives du « consejo de hacienda » (ministère des finances).
Mentionné une première fois pour un prêt qu’il accorda à la couronne Espagnole, in solidum avec neuf autres portugais, de 1.852.000 ducats et escudo, il est à nouveau cité, en 1629 lorsqu’il engage, seul, 240.000 ducats et escudos.
Aimablement sollicité, l’année suivante, pour placer en Flandres 370.500 escudos, il se fit tellement tirer l’oreille que le consejo fit remarquer au roi que si Saravia ne pouvait remplir ses obligations, il fallait, pour le moins, le retirer des affaires, voire lui infliger un châtiment exemplaire.
Comme le hasard fait bien les choses, cette même année 1630, une certaine Juana de Silva le dénonça comme pratiquant le judaïsme en secret et protégeant les judaïsants.
Juan Nunez et son frère Enrique vivant habituellement à Bayonne, mais qui fréquemment venaient en Espagne, organisèrent l’assassinat de la délatrice, s’imaginant que l’histoire en resterait là
Un étudiant les mit en relation avec un portugais qui exécuta le crime. Saravia ne voulant rien donner, ni au tueur, ni à l’étudiant, le premier déguerpit du pays et le second courut tout avouer tout au Saint office qui s’intéressa de fort près aux deux frères, rassembla plus de vingt témoignages et procéda à leur arrestation au printemps 1632.
A l’accusation de judaïsme vinrent s’en greffer d’autres comme celles de s’adonner à la contrebande de marchandises et de monnaie, d’aider des juifs portugais en fuite à passer en France et d’entretenir des relations douteuses avec l’étranger.
Un témoin déclara avoir entendu dire, à Bordeaux, par certaines personnes très proches de Sariava, que celui-ci et ses amis avaient envoyé en Italie plus de 150.000 ducats avec l’intention d’aller vivre là-bas.
Naturellement Nunez nia tout en bloc. L’Inquisition dépêcha, en France, Juan Batista de Villadiego, secrétaire de l’Inquisition de Llerena pour enquêter dans les villes où vivaient de nombreux juifs et convertis hispano-portugais, afin de découvrir la nature de leurs relations avec les frères Saravia.
Villadiego acquit, rapidement, la conviction que Juan Nunez Saravia était juif, mais ne put rassembler de preuves…
le procès suivait lentement son cours ; les comptes de l’inculpé, examinés en 1635, firent apparaître un déficit comptable de 17.900.578 maravédis, mais pas la moindre affaire douteuse ni le moindre élément de preuve dans la participation de Juan au meurtre de Juana da Silva.

Les seules charges restantes étaient les indices de judaïsme, le fait de favoriser ceux de sa race, d’avoir célébré en certaine occasion le Grand Jour des juifs et de se livrer illégalement au trafic de monnaie.
Les témoins à décharge affirmèrent que Juan était bon chrétien, qu’il détenait une concession à perpétuité et des images saintes chez lui, qu’il s’acquittait envers l’Eglise et qu’il avait doté une religieuse.
Ces allégations ne donnèrent pas satisfaction aux inquisiteurs qui, en décembre 1636, votèrent la Question. On sollicita l’avis de deux médecins : l’un le déclara capable de la subir, alors que l’autre donna un avis contraire, car Saravia souffrait de goutte et d’une hernie.
Il semble que la Question lui fut donnée avec modération et ne dura qu’une heure et demie, on lui donna « quelques tours de cordes », mais sans employer la « toque. » Ceci confirme que des indications venues « d’en haut » firent qu’il fut traité avec une certaine bénignité.
Saravia nia et eut la vie sauve ; les inquisiteurs demandèrent six ans d’exil de la Cour du roi et des vingt lieues alentours, ainsi qu’une amende de 20.000 ducats à verser au fisc royal, cent coups de fouet et quatre ans de galères ; mais la sentence de la « Suprême » fut plus clémente.
« Qu’il sorte de l’église du Senor San Pedro Martir de cette ville en pénitent, sans manteau, sans ceinture ni bonnet et un habit de pénitent en toile jaune sur ses vêtements, et un cierge de cire entre les mains où sera inscrite la sentence, et qu’il abjure publiquement de façon véhémente les hérésies dont il est accusé et qui ont été certifiées par le procès. Il est également condamné à 20.000 ducats pour les frais du Saint-Office. »
Le 13/1/1638 la sentence fut célébrée à Tolède.

Le nom de Saravia ne parut plus dans les affaires et nous n’avons plus aucune nouvelle ensuite.


2) Le second texte est tiré du tome II du livre de Julio CARO BAROJA : Los judios en la Espana moderna y contemporania, Tomo II et raconte la même histoire en apportant quelques éléments complémentaires.

Juan Nunez Saravia, vers 1630, était un homme de 50 ans, de stature moyenne, blond ou roux de chevelure et de barbe, marié depuis relativement peu de temps.
Il passait beaucoup de temps à la Cour depuis le début du siècle, où il avait été introduit par l’un de ses oncles, Juan Nunez Correa.
Sa famille, constituée de nouveaux chrétiens et son père, Juan Nunez Antonio Ferreirin avaient quitté la péninsule vers 1607/1608 pour rejoindre Bordeaux où il mourut en 1631. Enrique, frère de Juan, vécut lui aussi longtemps dans cette ville.
Dénoncé comme juif en 1612 par un médisant, il se sortit de ce mauvais pas en payant fort cher.
Par la suite d’autres tentèrent de lui soutirer de l’argent, mais l’homme d’affaires était non seulement habile, mais avait une forte personnalité capable de répondre aux maîtres chanteurs. Il démontrait sa foi en prêtant des tapisseries pour les fêtes religieuses, en faisant l’aumône, en offrant des ornements religieux à un hôpital et en entretenant d’excellentes relations, y compris commerciales, avec la Compagnie de Jésus.
Lorsqu’il dut présenter des témoignages favorables, défilèrent devant le tribunal de l’Inquisition nombre d’hommes graves et de bonne réputation qui assurèrent que Juan était irréprochable : ils étaient moines, avocats, chevaliers, jésuites.
En fait Juan était un fanatique du judaïsme.
Au cours du procès, le 19/1/1633, l’accusation fiscale fut présentée. Tout en réfutant les accusations portées contre lui, Juan rappela qu’en 1625, alors que la situation économique de l’Espagne était désastreuse, il fit un mémoire proposant des remèdes opportuns. En ayant pris connaissance, le comte-duc de Olivarès en suivit les préceptes. Accompagné de 9 banquiers portugais, Juan gagna Madrid pour y servir le roi auquel il prêta une forte somme sans y attacher d’intérêts.
Alors qu’il devait subir le « tourment » avec son frère, ils furent sauvés par des médecins qui déclarèrent le 11/1/1635 qu’ils ne pourraient supporter la torture sans grave danger. Juan se débattit toute l’année 1636 et au travers des minutes du procès on devine les pressions et les influences.
Le 20/12/1636 les Saravia furent livrés au bras séculier ; le 8/8/1637 eut lieu l’audience de tourment au cours de laquelle ils n’avouèrent rien. Le 22/9/1637 Juan était, aussi subitement que bizarrement, considéré comme mort, le 24 le procès était expédié.
Le 13/12/1637, Juan abjura « véhémentement » et dut payer 20.000 ducats. Cela semble peu et l’on peut suspecter qu’une main puissante fit que les deux frères ne furent pas condamnés plus sévèrement.
Les documents de l’époque, publiés par Rodrigo Villa, indiquent simplement qu’ils furent sauvés de la mort, car Juan avait un accord avec le roi et qu’ils disparurent.

Notons, au passage, que même converti, Juan judaïsait. Dans son ouvrage "les juifs et le judaïsme à Bordeaux", Paul NAHON révèle qu'il fit venir d'Amsterdam, en 1631 et à grands frais, un rabbin pour circoncire son père Antonio, mourant.

Notons, également qu'il était loin d'être un saint puisqu'il fut reconnu coupable de se livrer au trafic de fausse monnaie. Il achetait aux faussaires Portugais de Hollande de grandes quantités de faux billons (pièces de cuivre), qu'il faisait acheminer, par bateau jusqu'à Bayonne ou St Jean de Luz, les introduisant, à partir de là, en Espagne voir "le faux monnayage hispanique au début du XVIIème siècle" par Olivier CAPOROSSI). 

Il y a donc des SARAVIA à Bayonne, Bordeaux et Rouen … et il n'y a qu'une seule famille SARAVIA chez les Nouveaux Chrétiens.

mais continuons.

En 1640, les BRAGANCE, souverains portugais, entrent en rébellion contre le statut d’Union imposé par l’Espagne et, selon la grande enciclopedia portuguesa et bresileira, envoient à Paris un magistrat nommé Antonio Coelho SARAIVA pour négocier, avec la France, un traité d’alliance offensive et défensive contre l’Espagne. Ce traité Franco-Portugais sera signé le 29 mai 1641.

Le 21 avril 1646, un Antoine FERNANDES SARAVIA, portugais, reçoit ses lettres de bourgeoisie de la jurade de Bordeaux et figure, l'année suivante, avec un Henriques NONES SARABIA sur le rôle des taxes des étrangers de Bordeaux pour une somme rondelette de 600 livres.
Ce dernier que nous appellerons Henrique 1, n'est autre que le frère de Juan qui regagna Bordeaux après l'auto da Fé de 1637, pour y faire du Commerce et y décéder pieusement en 1651. Le registre de la paroisse Ste Eulalie nous précise qu'Enrique NUNEZ de SARAVIA est Espagnol ( donc non naturalisé ) et qu'il a payé 32 livres pour être enterré dans l'église des cordeliers de la ville. Il était le père de Lucretia épouse d'Antonio FERNANDES SARAVIA, de Catarina qui épousa Manuel LOPES SARABIA et d'Enrique 2 qui deviendra Henri de SARAVYE.

Un autre document, que j’ai déposé aux Archives Municipales de Bordeaux, nous révèle que le 1 août 1648, le greffier DEBRIAL, au nom des consuls de la ville, enregistrait la requête déposée par Henrique 2, aux fins

«  d’obtenir l’enregistrement, au registre du trésor de la Cour de céans, de la déclaration de Louis XIV, approuvée par sa mère, la régente, acceptant que Henrique Nunez SARAVIA, bourgeois de Bordeaux, agent et négociateur des deniers et affaires du roi de Portugal, fasse tant ces fonctions que du négoce des marchands portugais, sans préjudice de son droit de bourgeoisie et à sa qualité de gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, ni aux lettres de naturalité que Sa majesté lui a accordé par la dite déclaration du 23 février 1648, signée Louis et plus bas LOMENIE, scellée des armes de France ;

Ensemble des lettres du Grand Chambellan de France portant réception de Gentilhomme de la chambre du roi, expédiées à Paris le 6 décembre 1647, signées par le roi, la reine régente sa mère présente et GUENEGAUD »

Si son appartenance à la communauté portugaise est clairement revendiquée, ceci ne l'empêche d'être gentilhomme de la Chambre du Roi. Ces derniers, choisis par le roi, avaient accès à ses appartements et portaient ses ordres aux Etats, Parlements et cours étrangères. .

Le fait qu’il soit, également, agent négociateur du roi du Portugal, peut laisser supposer qu’il était fortement impliqué dans toutes les tractations anti espagnoles que ces deux souverains fomentaient. Il devait être très actif car Louis XIV, par brevet du 14 octobre 1650, collationné par DARTIC, Conseiller du Roi en la Chancellerie de Bordeaux et Chambre des Lois en Guyenne, .lui octroya une pension annuelle de 100 livres pour ses agréables services. 

Par contrat, enregistré le 17 mars 1655 ( le nom du notaire est illisible ), Messire Edouard DESFORGES, faisait don à son neveu Henri SARAVIE, qualifié d’écuyer, « de l’état et office de conseiller du roi et intendant particulier des deniers communs et d’octrois de la ville et communauté de l’étendue du ressort et élection de Noyon

Depuis 1647 les impôts municipaux, dont la levée était jusqu’alors autorisée par le roi, furent transformés en « deniers d’octroi », c’est à dire octroyés par le roi. Ces taxes étaient versées au trésor royal en échange de quoi le roi assurait les dépenses de la ville. En 1653, le système évoluera, le souverain reversant la moitié de ces deniers aux villes qui les utiliseront pour assurer les dépenses de traitement de personnels, d’entretiens des bâtiments, des rues, etc … Pour contrôler les flux et l’utilisation de ces sommes le pouvoir central créa des offices d’Intendants des deniers communs et d’octroy.

Henri se retrouvait donc à gérer, pour le compte du roi, les 129 paroisses de l’élection de Noyon

La donation, autrefois, était le plus souvent consentie en remerciement de services rendus. Nul ne sait , à ce jour, ce qui amena le sieur des FORGES a faire don à Henri, d’une charge à laquelle était attachée la qualité de Conseiller du Roi qui, en 1655, n’était pas encore galvaudée et vient accréditer l’importance de la charge.

Edouard des FORGES, appartenait à une famille de la noblesse de robe de Guise qui trustait les offices de finance ou de l’administration des Eaux et Forêts de la Généralité de Soissons et le fait qu’il qualifie Henri comme étant « son neveu » pose question… peut-être notre ancêtre avait-il contracté un premier mariage avec une demoiselle de cette famille dont les prénom et nom ne sont pas parvenus jusqu’à nous. Son épouse, dans cette hypothèse, décéda avant 1658, puisqu’à cette date, Henri, marié à Catherine MARQUES habite Bordeaux..

En 1656, Henri, qui ne semble pas avoir de problèmes d’argent, achète le fief de Molebert.

Le minutier central des notaires de Paris, conserve sous la référence XCII, liasses 159/160 un  Contrat passé le 4 août 1656 devant Maître BOULARD, notaire au Châtelet de Paris. Ce jour là, Jehan de MOZAC, écuyer, seigneur des Damoyzeaux et de Molebert, domicilié à Paris, rue de Montmorency, paroisse St Nicolas des Champs, reconnaît avoir hérité de son père, Charles de MOZAC, par testament enregistré le 24 mai 1652 chez BERTRAND, notaire de la ville hollandaise de Delft, une seigneurie de quelques 260 hectares et en faire vente à Henri SARAVIE, conseiller du roi, intendant particulier des deniers communs et d’octrois de la ville et élection de Noyon, domicilié à Paris, rue Brac ( aujourd’hui Braque ), paroisse de St Nicolas des Champs. 

Le prix «  de la terre et seigneurie de Molebert, sise en Barrois, proche le Bassigny, consistant en maison seigneurialle, en plusieurs bâtiments et édiffices, coulombier à pied bâty de bricques, écurie, logement de fermier, grange, estables et autres édiffices et aveq 600 arpens de terres labourables, 200 arpens de pred, 60 arpens de bois taillis et haute futaye et toutes autres appartenances et dépendances de ladite terre », avait été fixé à 24.000 livres tournois dont 15.000 furent réglées cash, en louis d’or.

Quant aux 9.000 livres restantes, Henri effacera trois créances, de 3.000 livres chacune, faites au dit MOZAC et datées des 12 septembre 1652, 20 janvier 1654 et 14 décembre 1655.

Molbert mouvait et relevait de « Monsieur le marquis de MOUY à cause de son château et terre de la fauche. » Lafauche, commune de Haute-Marne proche de Liffol, était une baronnie sise dans une enclave du Barrois mouvant. Le titre de marquis de MOUY était alors porté par Henri de Lorraine dont la famille, en cette même année 1656, abandonnait la cause des Princes pour rallier MAZARIN. On n’en sort pas !

Les années passent et les princes ralliant, les uns après les autres, la cause de MAZARIN et de la Régente, les Espagnols se retrouvent seuls, vont de défaites en déroutes et se résignent à faire la paix. En 1659, les belligérants mettent la dernière main à la rédaction du traité des Pyrénées et le maréchal-duc de GRAMONT se rend à Madrid pour négocier le mariage, doté de 500.000 ducats d’or, du futur Louis XIV et de l’Infante Marie-Thérèse.

Le roi Alphonse VI de Portugal, voyant l’occasion de se défaire du joug d’une Espagne vaincue et affaiblie, entend réactiver le traité de 1641 et missionne, à la Cour de France, l’un de ses proches, Joan DA COSTA, comte de Soure ( 1610-1664 ) dont le supplément au Grand Dictionnaire de Moreri et l’encyclopédie portugaise nous apprennent qu’il était mestre de camp général, ministre de la guerre et un temps ambassadeur en France…un Monsieur qui comptait !

A cette date, Henry a rejoint Bordeaux où il habite paroisse Ste Eulalie. C'est dans cette ville qu'est baptisé, le 28 août 1658, en la cathédrale St André, "Paul, fils d'Henri SARABIE, Sr de Molbert et de Catherine MARQUES, demoiselle. Parrain Sieur Paul Despois, bourgeois et marchand, marraine Philippe DESPOIS, sa fille".


Le 9 juin 1660, l’Infante Marie-Thérèse épouse Louis XIV dans l’église de St Jean de Luz

Huit jours plus tard, dans l’église Saint Etienne d’Arribe Labourd ( tiens, tiens ) ..

« Le dix-septième juin 1660 a esté baptisé Jean de SARAVYE, fils de Monsieur Henri de SARAVYE, Sr de Molber, conseiller du roy et intendant particulier des deniers communs et d’octroy de la ville de Noyon et Catherine MARCQ, damoiselle, son épouse. Parrin Don Jouan DACOSTE, compte de Sore, ambassadeur extraordinaire du roy de Portugal ; Marraine, dame Françoise Marguerite de GRAMOND, veuve, marquise de LONS ayant été priée de se tenir à la place de madame Françoise DUPLESSY CHIVRE ( en réalité du PLESSIS-CHIVRE, petite-nièce de Richelieu ) mareschalle et duchesse de GRAMOND. »

DA COSTA, pour parrain et la marquise de LONS, représentant sa belle-sœur, la maréchale de GRAMONT, marraine du bébé. Diable ! à l’évidence, notre ancêtre gentilhomme de la Chambre, avait du rendre de fieffés services pour que de tels poids lourds se déplacent.

Bernard, fils cadet, baptisé l’année suivante dans cette même paroisse, eut pour parrain et marraine des gens de qualité, mais de simples « régionaux de l’étape » : maître Bernard DESPESSAILLES, notaire et greffier de la Juridiction de St Esprit, et Marie DUVIGNE, épouse de Bertrand de LABORDE, homme d’armes.

Henri restera parmi ceux de sa « Nation » puisqu’on le retrouve mentionné, comme habitant du bourg St Esprit, dans des actes passés les 30 juin 1673 et 3 mai 1674 devant Maître REBOUL, notaire à Bayonne. Dans ce dernier acte, signé DESARAVYE, Henri ne décline plus ni sa qualité d’intendant particulier, ni celle de Sr de Molbert et nous pouvons logiquement supposer qu’ayant atteint un certain âge, il avait définitivement quitté la capitale, revendu charge et fief et s’était retiré des « affaires. »

De l’histoire des NUNEZ de SARAVIA, devenus SARAVYE, qui sent le soufre et la diplomatie secrète, Alexandre DUMAS aurait écrit un roman fleuve mettant en scène un « nouveau Chrétien » portugais servant d’intermédiaire entre MAZARIN et les BRAGANCE pour se venger d’un roi d’Espagne qui, ne pouvant rembourser l’argent prêté par sa famille, l’avait ruinée en la livrant à l’Inquisition, même si oeuvrant, in fine, pour lui éviter le bûcher…

et après tout, pourquoi pas ?

En 1697, Jean SARAVYE, qui habite rue St Julien à Bordeaux, dans un quartier majoritairement peuplé de  « Portugais » et dans le faubourg duquel était construit l’un des cimetières des juifs portugais aujourd’hui désaffecté, convole en justes noces avec la très catholique Thérèse VANONSE(69), nièce d’un protonotaire apostolique du Saint-Siège de la province d’Anvers. Le contrat est rédigé le 26 septembre 1697 entre :

« Sieur Jean SARAVYE, surnommé St MARC, commis dans les fermes du roy à Bordeaux, y demeurant rue St Julien, paroisse Ste Eulalie, natif de la ville de Bayonne, fils de feu Henry SARAVYE, aussi employé audit service et de Catherine MARCQS, procédent du vouloir et consentement de sa mère dont il promet de repporter avant la célébration du mariage ;

Et Thérèse VANNONCE, native et habitante de cette ville de Bordeaux, rue St Paul, paroisse St Christoly, fille légitime de feu Jean VANNONCE, bourgeois et marchand de Bordeaux et de Anne NANTIAC, demoiselle, procédent du vouloir et consentement de sa mère et de l’avis et conseil de Marianne et Catherine VANNONCE, ses sœurs, de Sr Jean BONTAUD de St AUBIN et Jeanne REGUIRON, conjoints, ses cousins et cousines

Ladite NANTIAC constitue en dot et promet de bailler à sa fille la somme de 400 livres en argent payables avant la bénédiction nuptiale et 300 livres de mobilier, ladite constitution étant faite par préciput et avantage sur le fils et les autres filles de ladite NANTIAC.

La future se constitue en outre la somme de 700 livres que lui a léguée la Demoiselle Catherine DESHAYES, habitante lors de son décès de la ville d’Anvers. Pour se faire payer la future épouse, comme majeure de 25 ans, constitue le futur époux comme son procureur. 

Les futurs époux s’associent pour moitié aux acquêts, le survivant gagnera sur les biens du premier décédé la somme de 500 livres.

Fait à Bordeaux dans la maison de ladite NANTIAC en présence de Jean AUBERGNION et Jean PARRAU, praticiens.»


Catherine MARCKX, devenue Catherine MARCQ, signe « de SAINT-MARC » l’approbation des dispositions du susdit contrat de mariage de son fils Jean. L’acte est passé devant maître SENECAU, notaire à Dax. On peut supposer que, trop âgée ou malade, elle n’avait pu faire le voyage.

Jean dut faire un beau parcours dans les Fermes Générales si l’on se réfère aux qualificatifs qui lui sont donnés dans l’acte de décès de son épouse, en date du 19 mars 1735, où celle-ci est dite «  Thérèse VANONSE, veufve de messire St MARC, écuyer. »

Jean et Thérèse eurent un fils, Jean-Gabriel, contrôleur du mesurage des sels aux Fermes Générales de Bordeaux qui, vivant « noblement », mit son point d’honneur à remplacer le trait-d'union entre SARAVIE et SAINT-MARC par une particule. En quatre générations les SARAVIA étaient devenus les SARAVIE de SAINT-MARC.

Messire Jean-Gabriel SARAVIE de SAINT-MARC, Ecuyer, mourut en 1784 à Bordeaux, où il fut enterré dans l’église des Pères Carmes Déchaussés. Il avait eu trois enfants :

  • notre ancêtre Rose, qui épousa Pierre-Antoine
  • François, prêtre bénéficier de l’église Sainte-Colombe à Bordeaux et
  • Marie-Victoire, qui épousa le 18 décembre 1783 Jean-Baptiste LOSTAU, avocat puis procureur impérial à La Réole, chevalier de la Légion d’Honneur. Leur premier fils, né en 1785, eut pour parrain César FAUCHER, avocat au Parlement de Paris et officier de dragons au régiment de Boufflers, connu avec son frère Constantin, sous le nom de « jumeaux de La Réole ». Généraux de la Révolution, ralliés à l'Empereur après le retour de l'lle d'Elbe, ils seront fusillés pour sédition en 1816. Cet épisode de la « Terreur Blanche » suscitera des controverses jusque sous la Monarchie de Juillet.