samedi 5 juillet 2014

Eric Dubruel : il était, à Anvers, une fois, les van Hontsum





 



Quelques notes, une fois, sur la famille Van HONTSUM dont quelques un(e)s doivent se demander : "mais ... qui sont ces gens ???"

Armes de la famille van HONTSUM

de sable à 2 lévriers passant d'argent, au franc quartier d'argent au lévrier passant de sable.
L'écu est timbré d'un casque d'argent avec ses lambrequins d'argent et de sable. »
cimier : un lévrier de sable
Devise : sperans in Deo
( cf l' ouvrage sur les devises et cris de guerre de O'Kelly de Galway


Ces armes, portées pendant tout le XVIIème siècle, ne sont pas celles d'origine, car Seger, le premier Anversois de la famille, porta tout au long de sa vie, les armes des van HONSEM « d'or à deux coqs affrontés de gueules, posés sur une terrasse de sinople », qu'il fit figurer sur son inscription funéraire ( cf planche en dernière page ).

 Les lévriers, dus à Zeger, le célèbre chanoine ( 1579-1643), évoquent celui des van  HONTSUM, de Westphalie qui portaient: « de sable à un lévrier rampant d'argent, casque couronné et en cimier, le lévrier issant coupé de sable et d'argent». Les van HONTHUM sont de Cologne où Cornelis van  HONTSUM décide de s'exiler pour fuir les exactions Orangistes tout comme le fera, à la même époque, Gaspar van HONSEM, cruydenier, qui y épouse Marie van den Steen en 1585 .... les voies du Seigneur sont impénétrables et l'on pourrait y perdre son latin car ces terminaisons en "um" ne nous laissent pas neutres  ...

Van  HONTSUM et van HONSEM ont donc une lointaine origine commune, mais ne développent aucun lien, ni familial, ni professionnel.
Les van  HONTSUM, originaires de la riche cité drapière de Diest, se fixent à Anvers au milieu du XVIème siècle tandis que les van HOENSSEM, devenus van ONCHEN puis van HONSEM, Bruxellois ( commune de Asse) de souche et richissimes "cruydeniers" ( négociant et marchand d'épices) y exerçaient leur lucratif commerce depuis la fin du XVème.

Les van  HONTSUM sont donc originaires de la tristounette Campine, morne pays de landes de bruyères, de tourbières et de pâtures, qui se meurt d'ennui entre Anvers et la vallée de la Meuse et où fleurissent nombres de monastères tant le silence, si propice au recueillement, y règne en maître absolu. Limitrophe du Brabant septentrional hollandais, la région se trouve donc au centre de tous les affrontements dès le début de la révolte des Provinces-Unies contre l’Espagne, d'autant que Diest, berceau historique et fief de la Maison d'Orange-Nassau s'est donnée aux Espagnols... il y en a qui ne comprennent pas tout tout de suite...

Vorst, un bourg des environs de Diest, où la famille possède des terres, est déjà la capitale du sabot brabançon, aussi les van  HONTSUM, qui n'ont pas leurs deux pieds dans le même, décident-ils de vivre et de commercer en paix, en migrant vers des lieux tout à la fois plus sereins et plus propices aux affaires. Sans faire preuve d'une imagination débordante, ils choisissent de s'installer à Anvers qu'une succession d'événements a transformé en véritable métropole.

L'histoire de cette ascension commence avec une fausse bonne idée de Philippe le Bon, duc de Bourgogne et comte de Flandre qui, pour protéger la fabrication locale, décide d'interdire aux Anglais de vendre leurs draps dans son comté. Cette décision signe la fin de la grandeur de Bruges dont l'ensablement de l'avant-port pose déjà problème. Les perfides Albioneurs se tournent vers Anvers laquelle, margraviat du Saint Empire Romain Germanique et donc hors de la mouvance du Comte de Flandres, leur ouvre, tout grand, les bras.
En 1460, les Anversois inventent la Bourse où chaque marchand peut venir, quotidiennement faire ses affaires de gré à gré. Italiens, Hanséatiques et autres Français affluent ....
Les Portugais, maîtres du Nouveau Monde, attirés par cette dynamique, installent à Anvers, dès 1500, de gigantesques comptoirs la Feitoria de Flandre, puis la Casa de Guiné qui deviendra la Casa de India, à l'intersection des nouvelles routes maritimes du Brésil, d'Afrique et des Indes, déchargeant sur les quais, sucre, cannelle, poivre et autres épices.

En 1551, lorsque Seger Van  HONTSUM est reçu Bourgeois d'Anvers, le port est devenu la deuxième ville la plus peuplée au Nord des Alpes après Paris. 5.000 marchands y développent un chiffre d'affaires de 550 millions de florins et ce sont 400 navires - 900 en période de foires – qui y accostent ou en appareillent chaque mois.

Parallèlement, la ville, qui a son centre de rhétorique, est devenue un centre culturel de premier plan où le Tourangeau Plantin a gagné le titre de prince des imprimeurs et où Floris de VRIENDT, Martin de VOS puis, RUBENS et van DYCK, chacun dans son genre, révolutionnent la peinture flamande. En moins d'un demi-siècle, Anvers est passée du maniérisme au baroque.

Ce bouillonnement se fait sous l'oeil vigilant de l'Eglise et de ses admoniteurs dont est le chanoine Zeger van HONTSUM qui, censeur de livres, délivre les imprimatur et, grand pénitencier du diocèse, jouit d'un pouvoir étendu d'absolution.

C'est donc très naturellement que peintres, écrivains, libraires, imprimeurs et autres « intellectuels », réunis au sein de la Guilde de Saint-Luc décident, en 1627, de choisir Zeger comme Directeur Spirituel, certains que cet homme aux larges pouvoirs religieux, mais aussi membre de la Confrérie/Gild des Romanistes ( peintres ayant fait le voyage d'Italie ) et mécène notoire, contrôlera leurs dérapages éventuels, leur évitera les sorties de route et absoudra les chauffards.

A Anvers, les van HONTSUM vivent noblement, mais aussi fort chrétiennement, consacrant leur argent à soutenir des églises et œuvres charitables campinoises et anversoises, ainsi que des écoles et ateliers de peinture. Ils ne font pas étalage de leur argent, comme en témoigne leur maison qui se dresse toujours au 29 de la Zilvermitstraat. Grande et située aux abords de la Grand Place, comme il sied aux gens de leur rang, elle n'en présente pas moins une façade sobre, voire des plus austères ( photo dans la planche).

Comme tous les grands notables, ils se sont fait tirer le portrait par de grands pinceaux : Zeger van  HONTSUM par van Dyck ( cf planche) et un autre, resté anonyme, par Cornelis de Vos. Si le premier trône, en bonne place, au milieu des tableaux de la collection privée de sa Très Gracieuse Majesté à Buckingham Palace, le second " Portrait d'homme représenté en buste, de trois quarts à droite, portant moustaches et barbiche, la tête coiffée d'une calotte noire. Une fraise tuyautée entoure son cou. Vêtement en soie noire brochée. Dans le haut, une armoirie : d'or à deux coqs affrontés de gueules" a été vendu aux enchères, en 1888, lors de la dispersion de la collection d'un certain Hollender.

Enfin, s'ils n'ont jamais porté le titre nobiliaire de jonker, ils avaient droit au qualificatif de « mijnheer » ( équivalent de gentleman ), réservé aux personnes de belle origine et occupant des fonctions importantes dans une organisation officielle.
Martin, fils de Jan fut, un temps, qualifié de seigneurs de Vorst.


L'histoire suivie de la famille débute avec Cornelis van HONTSUM,  « Kremer » (marchand détaillant possédant une échoppe), à Diest.  Les membres de cette corporation, régie par un règlement précis, avaient le droit de commercer sur les marchés ou dans leurs boutiques tous les produits possibles et inimaginables.
Il est le probable descendant de Laurys van HONTSIM, cité en 1296, Johannes de HONSIM en 1302, Jan van HONSEM, clericus in Diest en 1304, Graciaen van HONSEM, prêtre et échevin patricien de Diest en 1354, Jan van HONSUM en 1368, Gheert van HONTSEM en 1379, Jan et Walter Van HONSEM, témoins le 10 mai 1384, d’un acte de vente passé à Vorst, puis Jean, Jakob et autre Jean Van HONSUM, échevins de Diest, respectivement en 1395 pour les deux premiers et en 1418 pour le troisième.

Grâce au testament de son petit-fils Cornelis, nous savons que Cornelis l'Ancien est le père de
- Pierre
- Denis
- Seger, qui suit,
- Francois, bourgeois et marchand d'Anvers. Il réside sur Korte Doornikstraat et aura deux enfants de son mariage avec Barbara PEETERS : Balthazar décédé sans postérité en 1652 et Isabella qui épouse Adrien van HAEFTEN, puis Gilles DENYS en secondes noces


Seger Van HONTSUM ( vers 1518 - 1568 ) est donc celui qui pose les armes de coqs affrontés et les bagages de la famille à Anvers. ... bagages qui devaient contenir quelques coffres de florins ou autres monnaies d'or car, reçu Bourgeois d'Anvers le 29 décembre 1551, Seger s'agrège à la grande bourgeoisie locale en épousant, 6 août 1553, Catherine BASELIERS/BASSELIERS.
Les BASELIERS portent depuis le milieu du XIVème siècle de fort belles armes parlantes « d'or au basilic de sable, crêté, barbé, becqué et membré de gueules ». Banquiers ayant fait fortune dans le commerce de la soie, ils occupent de hautes charges financières, maîtres de la monnaie de Brabant ou essayeur contre-waradin de la monnaie d'Anvers.

Seger et Catherine sont les parents de
- Catherine qui épouse Jan SPANNENBORCH, bourgeois et marchand d'Anvers.
- Anne, qui épouse, en 1576, Josse LUNDEN fils de Bernard, marchand de Hanovre établi à Anvers et  décèdera en 1629,

- Martin, qui décédera en 1636,
- Cornelis, ( 1560-1585), négociant. Il teste le 14 août 1585, à Cologne, devant Maître VERBRAECKEN, notaire anversois qui a suivi ses clients catholiques sur les chemins de l'exil "s'il devait décéder à Cologne, il souhaite être enterré au couvent des Dominicains. Il lègue à son frère Martin, une terre censale qu'il possède à Endertham, près de Diestaux pauvres honteux de Diest, les biens hérités de se oncles Corneille, Pierre, Denis et François, à sa filleule Suzanne SPANNENBORCH, fille de Jan, un vignoble sis à Diest, près de St Sauveur, 600 florins au couvent des Jésuites de Cologne à condition de faire célébrer une messe hebdomadaire et à son frère Zeger, 3 livres de gros" ..... somme qui ne représente que 18 florins ... Ce ne devait pas être le grand amour entre les deux frères
   - Jan, né en 1565, qui suit
  - Zeger qui épouse Anne MANNART. Ils sont les parents du célèbre Zeger Van HONTSUM ( 1579-1643), licencié en théologie, chanoine et pénitencier de La Cathédrale Notre-Dame d'Anvers, Censeur de livres, sur lequel nous allons nous attarder :
Zeger est surtout connu pour avoir rédigé la fameuse Declaratio Veridica, écrite à la demande des autorités religieuses pour attribuer à Sainte Begge la fondation des Béguines. Ce travail, quelque peu bâclé, fut rapidement contesté par un autre chanoine Anversois, COENS, qui, dans sa disquisito historica plaida en faveur d'un prêtre Liégeois Lambert le Bègue.
Peu importe, qui de Sainte Begge ou du Buègue, mais merci à l'une ou l'autre de ces deux là pour ces si charmants et si reposants béguinages.
Veuve, Anne MANNART mourut peu après s'être remariée avec Gaspar GOUBAU, riche et patricien, comme il se doit. Zeger grandit donc au sein de la famille GOUBAU et, par testament passé devant Maître DOPPEGIETER, le 31 mars 1642, il fait la part du feu entre les van  HONTSUM et les GOUBAU
aux Van  HONTSUM, il lègue à son neveu Zeger, prêtre et curé d'Hemixem, 100 florins et son portrait par van Dyck et 50 florins à chacun des enfants de son neveu Jan, savoir  : Peter MUYTINCK époux de Maria van  HONTSUM,  Barbara PEETERS veuve de François van  HONTSUM, Jacques, Jan, Martin, Christophe, Ursula et Catherine van  HONTSUM, celle-ci, béguine, recevant en sus une coupe en argent aux armes des van  HONTSUM, laquelle doit revenir à son frère Martin à l'heure de son décès.
aux GOUBAU, il lègue à Zeger, prêtre, son calice, sa patène et ses saintes ampoules, 100 florins, une belle copie de son portrait par van DYCK, qu'il estime à 60 florins et les portraits de ses grands-parents Gaspard MANNART et Jeanne de JONGE;  à Anne, les portraits de Jan MANNART et de Suzanne de CORDES ; à Alexandre, les portraits de Jeanne de JONGE et de Marcus MANNART ; à Jaspar : les portraits d'Antoine PEETERS et de Catherine MANNART ; à Catherine , les portraits de Catherine MANNART et de N... de JONGHE, béguine ; à François, le tableau représentant la ville de Lorette en Italie.
belle collection ....


Jan Van HONTSUM ( 1565-1622 ), épouse, en 1587, Marie TAETS. Une branche de cette famille, originaire d'Utrecht, décide de se fixer à Tournai avant, telle Frida la blonde, de descendre l'Escault jusqu'à Anvers où le papa de Marie épouse une demoiselle de RENIALME, fille et petite-fille d'échevins de la ville, dont le lignage se perd dans la nuit des temps du côté de Cambrai.
Les  TAETS d'Anvers et les  TAETS d'Utrecht, devenus  TAETS d'AMERONGEN, portent les mêmes armes : "d'argent à la fasce de gueules"

Bourgeois et négociant, Jean commerce à l'international et, en particulier, avec les COLBERT de Reims ( cf l'ouvrage de J-L BOURGEON ).

De fortune bien assise et de rang reconnu, il rejoint le Magistrat de la ville d'Anvers en 1600, en acquérant la charge d'aumônier, fonction qui assure les relations financières entre la ville et les institutions religieuses et charitables ( églises, couvents, hôpitaux, hospices, léproseries ….). La mendicité était interdite à Anvers et l'aide aux pauvres, aux mains des aumôniers, étaient centralisée. Ces derniers sont parfois contraints, dans les cas d'urgence, de faire des avances sur leur propre fortune, en attendant que le Magistrat ne débloque les fonds. Pour être aumônier, il faut donc être riche et motivé ...

En 1609, il est coopté comme Maître de Chapelle de la Chapelle du St Sacrement de la cathédrale, ce qui se fait de mieux à Anvers en matière de confrérie religieuse, puisque affiliée à la confrérie primaire de Rome. Ses membres jouissent de tous les privilèges de l'archiconfrérie romaine et, en particulier, celui de porter le costume noir à capuchons avec les insignes rouges (n'oublions pas qu'Anvers est une des capitales européennes de la mode ... ). Choisi par les Maîtres en place, il restait à Jean à acquitter la somme de 100 florins : 50 pour l'entretien de la chapelle et 50 pour participation aux frais d'obsèques des Maîtres.

Le 8 novembre 1615, il vend, au nom des échevins d'Anvers, une maison sur Vrijdagmarkt et une ferme de 1,550 m2 à Berchem, ce qui laisse supposer qu'il appartient toujours au Magistrat de la ville.

La même année, il est signataire avec son frère Martin et les commerçants les plus importants d’Anvers, d'une requête dans laquelle l’Echevinage est poussé à décréter, avec autorisation du Conseil de Brabant, une ordonnance qui autoriserait les commerçants ayant fait faillite à trouver un règlement avec leurs créditeurs si  deux tiers d’entre eux (commerçants), aussi bien en nombre qu’en crédit, le demanderait. on est pour la liberté du commerce ou on ne l'est pas ...

Jean et Marie sont les parents de :

- Marie ( 1588-1623 ) qui épouse Peter MUYTINCK, d'une famille de noblesse allemande installée à Anvers, qui sera Trésorier, puis échevin d'Anvers.
- Jacobus et Segerus, jumeaux, nés en 1601
- Cornelia, née en 1603
- Christophorus, né en 1605
- Ursula, béguine à Lierre
-Martin, qui suit
-Zegerus (Victor), (1604-1678) , bachelier-formel en théologie et protonotaire apostolique, est nommé curé d'Hemixem au mois de juin 1627. En 1642, il acquiert des droits seigneuriaux sur une terre de Borgerhout, au lieu-dit de Hoge Kroon. Il se rend en pèlerinage à Rome au mois de février 1650 et décède dans sa paroisse, le 2 octobre 1678, âgé de 74 ans où il est inhumé dans l'ancienne chapelle, sous une pierre tumulaire portant l'inscription suivante :
0. M. Jacet hic 12dus pus Zegerus van  HONTSUM Protonot : apost : huius ecclesia; pastor Jubilarius etc.qui (cum huic Ecclesise, Pauperibus , omnibusque Vici huius incolis bene prospexisset) ne sui obliviscerelur in finem viginti florenorum millia in pauperes sludiosos in quacuraque scientia militantes , statuit eroganda. Vivit 74 annis desiit autem 2da Oct. 1678. Ne Deus eius obliviscalur

Il semble jouir d'une assez belle fortune si l'on en juge par les dispositions de son testament : il lègue 20,000 florins à la dotation d’une Fondation destinée à aider les descendants de la famille à financer d’éventuelles études à l’université de Louvain ( de nos jours encore, cette Université, attribue encore, une bourse de 500 €, pour les humanités anciennes, les études de philosophie et de théologie, en faveur des descendants de Jan Van  HONTSUM et Maria  TAETS ), 200 florins à son anniversaire qui se célébrait le 2 octobre dans l'église d' Hemixem, et enfin 200 florins aux pauvres de la paroisse.


Merten ou Martin ou Martinus Van HONTSUM ( 1606 -1678), seigneur de Vorst. Négociant à Anvers, marguillier et membre laïque du conseil de fabrique de la cathédrale Notre-Dame. A ce titre, il a en charge l'administration des revenus de la paroisse, le règlement des tarifs des bancs d'église et des inhumations ainsi que la nomination des bedeaux, sonneurs et prédicateurs. Il est, avec le curé, le gardien des clés et des ornements de l'église. Son épouse, Sara de HAZE, appartient à une famille Anversoise tenant un rôle de premier plan dans le commerce du sucre et aux armes on ne peut plus parlantes lorsqu'on sait que haase est le mot flamand pour lièvre :  « d'argent au lièvre bondissant au naturel sur une terrasse de sinople ».

En 1642, Martin rachète la maison « den Bock », demeure historique des van HONSEM depuis le milieu du XVIème ( cf planche). Cette grande maison se compose d'un magasin et d'une maison d'habitation comprenant pièces à vivre, chambres aux étages, cuisine, grenier et sous-sol.
Veuf, il la vend à son frère Zeger, curé d'Hemixem, en 1672, contre le versement d'une rente viagère annuelle de 400 florins. Il y résidera jusqu'à son décès. En 1679, Den Bock fut vendue et quitta le patrimoine familial.

Martin et Sara sont les parents de :

- Jean, qui suit
- Martin Zeger (Siardus), ( 1648-1704), Prélat de l'abbaye des Prémontrés de Jode et chanoine de l'église abbatiale St Michel d'Anvers, va diriger, pour son évêque, des missions de combat dans la région d'origine de la famille. Il est nommé curé de Heeswyck, puis de Merxplas ( 2 bourgs de Campine ). Aux dires d'un historien local, il a la combativité des catholiques Hollandais et prend, localement, la tête de la contre-réforme. Il redonne vie aux guildes mourantes, particulièrement à la plus célèbre et plus ancienne d'entre elles, celle de St Willebrordus.
Il est aussi aumônier et trésorier des sœurs Norbertines de l'Ordre des Prémontrés pour les ressorts de Turnhout et d'Anvers, prévôt de St Agnetendaal à Turnhout et du St Sacrement à Anvers. Son monument, dans l'église de Merxplas, porte l'inscription suivante : "Monumentum Reverendi admonum Domini Siardi Van Hontsum, Abbatise St Michaelis Antwerpise canonici, hujus ecclesiapastoris, obiit 14/06/1704, R.I.P"

Il a également son inscription sous le jubé, au-dessus du portique du choeur de Saint Michel d'Anvers ( cf planche)




EPILOGUE ANVERSOIS

tout a une fin. commencée avec Seger, l'histoire des van  HONTSUM d'Anvers se termine avec Martin

En 1576, Anvers avait été pillée et rançonnée par les Espagnols qui y massacrèrent 11000 personnes. La ville se donna aux Orangistes qui imposèrent la religion réformée et interdirent le culte catholique, ce qui eut pour conséquence de voir partir les riches négociants de cette religion. Le siège de 1585 et la reprise de la ville par les Espagnols, eut l'effet inverse et acheva un peu plus le port ; l'émigration avait fait disparaître les meilleurs éléments de la population, qui étaient allés fonder ailleurs des manufactures ou des comptoirs et ne revinrent pas.
Les Pays-Bas septentrionaux héritèrent de l'industrie et du commerce des Pays-Bas méridionaux, Amsterdam supplantait Anvers qui se trouva définitivement ruiné par le Traité de Westphalie de 1648 qui interdisait le trafic maritime dans les bouches de l'Escaut. La population était passée de 150.000 à 40.000 âmes.

en 1635, Jacques van  HONTSUM est déjà à Paris où on le trouve menant des opérations de change avec les Fugger d'Augsbourg et Jean-Baptiste van  HONTSUM, installé à Marseille, entretient, en 1644, une correspondance commerciale avec un sieur TASSINI d'Amsterdam.


Jean Van HONTSUM ( 1635-1693 ), prend, quand à lui, la décision d'installer sa Maison de Commerce à Bordeaux.

Le cabotage, européen ou national, est l'activité maîtresse de l'estuaire. Les débouchés sont nombreux, Provinces-Unies, Flandre et villes Hanséatiques sont avec l’Angleterre, les principales destinations. Les Hollandais ont fait main basse sur ce trafic et représentent le quart des navires fréquentant le port de Bordeaux et 70 % des tonnages. À la fin du siècle, ils assurent plus des deux tiers des exportations de vin, grâce à la supériorité de leurs navires.

Nombre d’entre eux y ont élu domicile et constituent la colonie étrangère la plus importante de la ville. Ils sont installés au faubourg des Chartrons, bien décidés à assécher les marais qui l'isole de Bordeaux et à transformer le lieu en avant-port de la ville.
Aussitôt dit, aussitôt fait : le faubourg ne tarde pas à changer de look, l'argent des affaires permettant aux nouveaux habitants d'y construire de vastes demeures avec entrepôts et chais, dont certaines existent encore de nos jours.

Qui plus est, il leur est facile de commercer à l'abri des taxes et droits frappant les étrangers, car un édit de 1595, jamais remis en cause, accorde aux marchands Hollandais la nationalité Française sur simple déclaration de résidence.

Jean épouse Anne NANTIACen 1667 et quitte son domicile des Chartrons qu'il loue à un certain sieur DANDIVAN qui se révèlera être un mauvais payeur puisque faisant l'objet de deux sommations qui lui seront transmises par Maître Godeau, notaire à Bordeaux, en 1667 et 1668.

Anne NANTIAC appartient à une très ancienne famille bourgeoise de Limoges qui donna plusieurs consuls à la ville, dont Pierre et Jean en 1591 et François en 1593. Elle portait : "d’azur une étoile d’or en chef et un croissant d’argent en pointe » ou « d’azur au chevron d’or accompagné en chef de trois étoiles d’or et en pointe d’un croissant d’argent ."
Pierre, le père d'Anne, avait des affaires à Bordeaux où il fut confirmé dans sa bourgeoisie par la jurade le 30 juillet 1633 et nommé trésorier de l'hôpital St André le 10 mars 1643.
Le 29 août 1644, il comparaît, par-devant Maître (de) Godeau, notaire à Bordeaux, avec François MAILHOT, Grand Vicaire de l’Eglise cathédrale St Etienne de Limoges « lequel a confessé qu’ayant en la ville de Bordeaux eu la poursuite de grands et importants procès qu’il a eu à soutenir en la cour du parlement dudict Bordeaux pour la conservation de ses biens et droits et en rapport de M. de Voisin, conseiller du Roy en la dicte cour et à l’encontre de sieur Tiry VIDAU, banquier de la ville et autres, il fait donation à Pierre NANTIAC son bon et intime ami qui l’a toujours assisté de ses facultés et de ses pouvoirs tant aux procès qu’aux autres affaires, d’une maison rue St Pol, paroisse St Christoly … »
Pierre décide d'élire domicile dans cette maison, vend ses avoirs limougeauds et se fixe définitivement à Bordeaux dont il sera un puissant marchand, ainsi que l'attestent ses élections de 2ème consul de la Bourse en 1651 et de juge en 1662. Il teste devant Maître Godeau, en 1664 et lègue sa maison à sa fille. La maison du 2 de la rue Saint-Paul passera aux Van  HONTSUM, puis aux SARAVIE. Rose SARAVIE de SAINT-MARC y habitait lorsqu'elle épousa Pierre-Antoine.

Maître Godeau, notaire de NANTIAC, sera également celui de Jean Van HONTSUM. Hélas ! Si le registre a été conservé, les minutes ont disparu et nous ne connaîtrons jamais, par le menu, le contenu des protestations que Jean fait rédiger envers l'un ou l'autre entre 1667 et 1670, ni celui de sa dénonciation auprès des Messieurs de la Comptabilité ( employés des Fermes Générales ), autant de documents qui prouvent qu'il était dur en affaires, tout comme, probablement, son épouse, Anne NANTIAC, à laquelle il donna procuration globale et spéciale lorsqu'il s'embarque pour Anvers le 21 juin 1669.

Une communication intitulée « entrepreneurs et entrepreneurship in the early modern times » le référence comme un marchand très actif dans les staple goods ( fournitures et nourritures de base ) de 1670 à 1676.

un acte passé devant Maître CONILH, le 11 mai 1670, nous apprend qu'il fait charger sur le navire "la Sara" 20 tonneaux de vin de ville ( 18.000 litres ) aux fins d'y être vendus à la foire du port hanséatique zélandais de Middelbourg. pour cet acheminement, il lui en coûtera 8 livres par tonneau qu'il versera au capitaine Blaise Simonet et à son courtier.

Le 7 juillet 1674, devant le même notaire, il produit une lettre de change établie à Anvers, le 26 juin par Henry Van KESSEL, un autre marchand, chargeant Monsieur Noël FONTAINE de lui régler la somme de 625 livres et fait sommer ce dernier de procéder à son paiement.

Tout comme ses ancêtres, c'est un catholique engagé que la communauté des marchands hollandais députera avec Jean MOLENARS, pour contracter avec Louise de FONTENEIL, Mère Première et Supérieure du couvent des Religieuses de Notre-Dame. Le 4 mai 1668, celle-ci consent, par acte passé devant Me de GODEAU, à prêter, pour cinq ans, aux « marchands Flamands et Hollandais, résidans en ladicte présent ville et au lieu des Chartreux la chapelle du St Esprit de la rue du Chapelet, près la Porte St Germain, paroisse St Maixant « pour y faire dire et cellebrer la saincte messe, s’y confesser, communier et y entendre les prédications qui y seront faictes et autres instructions nécessaires à la foi catholique, apostolique et romaine, par les référendz pères récollés flamans ou autres…les dits sieurs VANTHOUSUM et MOLENARS seront tenus d’entretenir à leurs frais et dépends la dite chapelle de couverture, vitrages …. ».


Jean van  HONTSUM et Anne NANTIAC sont les parents de :
- Catherine, baptisée à St André le 21 juillet 1668, parrain Jean VANPULLE pour Segueres van  HONTSUM, prêtre,protonotaire apostolique et curé de Hensse en Brabant, marraine Catherine Martin
- Thérèse, baptisée à St André le 7 novembre 1669, parrain Maître Pierre NANTIAC, avocat à la Cour et marraine Catherine de HAZE et à sa place Catherine MARTIN.
- Martin, baptisé à St André le 1/10/1671, parrain Martin van  HONTSUM et marraine Marguerite Faure. Il épousera Marie BISTON, veuve de Pierre de FONTANGES.
l'an mille sept cent trente six et le quatorzième septembre, M. Martin VANONSE, ancien officier et ancien grand aumônier de l'église St Christophe et de St Paul de cette ville, est décédé en sa maison rue St Paul, âgé de cinquante cinq ans ou environ, après avoir reçu tous les sacrements et son corps a été inhumé en l'église St Christophe, sa paroisse, le lendemain, sous le banc des ouvriers,( membres du conseil de Fabrique) en présence de Pierre AYRAUD, sacristain, Léonard RENART, servant des messes et moi, CASTRIE, curé de St Christophe et de St Paul-
- Marianne, baptisée à St André le 9 décembre 1673, parrain Louis MARTIN et à sa place Paul BOUNS, marraine Marie VANDERULOUT et à sa place Catherine MARTIN.
- Catherine, baptisée à St André le 22 février 1676, parrain Martin van  HONTSUM, marraine sa sœur Thérèse et
- Jean, baptisé à St André le 27 octobre1680, parrain Martin VANHONSSON, marraine Thérèse VANHONSSON.


Au fil des actes, Jean est dit : marchand d'Anvers ou de Brabant, bourgeois et marchand de la ville et, les curés n'en finissant pas d'estropier son nom sous les orthographes de VANHONSON, VANHONSSON, VANHOUSON, il laissa ses descendants franciser le nom en VANONSE. Après tout, n'étaient-ils pas Français et bourgeois de Bordeaux ?

Jean et Anne furent enterrés entre les piliers de la chapelle St Blaise de cette même église St Christoly, aujourd’hui disparue



  
Inscription funéraire de Zeger à St Michel : ses armes sont écartelées Van HONTSUM et de HAZE ses parents
 
 


Inscription funéraire de Seger et Catherine BASELIERS : les armes sont encore celles des van HONSEM





Inscription funéraire de Jan van HONTSUM et Marie TAETS


 
Portrait de Zeger van HONTSUM par van DYCK





 Inscription funéraire de Zeger van HONTSUM


Maison « de Bock », 29 Zilvermidstraaat à Anvers