Ah, oui, le titre …. Mes biens chers frères, mes bien
chères sœurs …
oui, j'aime bien Monsieur Eddy.
J'aime ses musiques,
J'aimais « la dernière séance»
depuis plus de 40 ans, il apporte la
preuve que les stars peuvent préserver leur vie privée des
journalistes people et des paparazzi.
Quand il dit qu'il arrête ses
tournées, il arrête vraiment … contrairement à d'autres qui ne
cessent de revenir sur scène pour la dernière fois depuis 20 ans,
chaque année avec moins de voix et plus de suffisance.
Il arrête, oui, sauf pour se produire
avec ses vrais amis: peut-être avez eu, comme moi, la chance de voir
le spectacle «les vieilles canailles» l'an dernier à Bercy …Eddy,
Johny et Jacques sur scène …. un vrai régal et une certitude
confirmée: le skye conserve !
Bon, je brise là ces propos très
personnels et sans grand intérêt, pour vous laisser découvrir les
aventures un peu hors du commun de quelques bien chers frères et
bien chères sœurs de certains de nos ancêtres directs …....
…. en fait, il n'y a que des bien
chers frères !
Baptiste :
« c'est grave Docteur … ?»
Jean-Pierre
Balencie, arrière-grand-père de Mita, était avocat à Lourdes et
représentait le canton d'Aucun au conseil général des
Hautes-pyrénées. Il siégea dans cette noble assemblée de 1848 à
1858, date de son décès, sur les bancs de la majorité dynastique.
L'un
de ses frères, Baptiste, médecin, lui succéda, mais comme élu
Libéral de 1858 à 1870. Il fut, par ailleurs conseiller municipal
de Lourdes de 1855 à 1900.
De
février à mars 1858, une dénommée Bernadette Soubirous, jeune
paysanne analphabète, raconte ses rencontres, à proximité de la
grotte de Massabielle, une dame blanche. Ala 18ème de ces
rencontres, celle-ci se présente comme «l' immaculada
conceptiou» et demande, avec insistance que l'on fasse construire
une chapelle sur le lieu de leur rencontre.
Comme
on prête un ou deux miracles à la jeune paysanne, il n'en faut pas
davantage pour mettre la ville en émoi.
Le
préfet, Oscar Massy craignant que ce «fatras
de superstitions» ne
déconsidère la «vraie»
religion va chercher à calmer les esprits et à faire rentrer les
choses dans l'ordre.
Il
décide de nommer 3 médecins pour procéder à l'examen de
Bernadette leur recommandant chaudement d'établir certificat médical
préconisant son internement.
Son
choix se porte sur Baptiste, médecin de l'hospice de la ville et
deux de ses confrères, les docteurs Lacrampe et Peyrus.
L'examen
se déroule le 27 mars 1858. Force est de constater qu'aucun médecin
ne trouve le plus petit signe psychiatrique qui nécessiterait un
internement.
Voici
donc des praticiens honnêtes mais contrariés ….Monsieur le préfet
ne va pas être content !
Ces
honorables compères vont tenir conciliabule et il ne leur fallut pas
moins de 4 jours pour rédiger un diagnostic embarrassé, évoquant
une maladie qui ne peut faire courir aucun risque à la santé de
Bernadette et certifiant que «lorsque
celle-ci ne sera plus harcelée par la foule, elle cessera de penser
à la grotte et aux choses merveilleuses qu'elle raconte …»
du
grand art et du politiquement correct.
Rassurée
par ce diagnostic, Bernadette rentra chez elle et l'on n'entendit
plus jamais parler de cette stupide histoire de grotte à dormir
debout.
Raymond :
« ce n'est pas bien de
pousser comme ça... »
Ancêtre
de Mita à la 13ème génération, Corbeyran de Cardaillac de Lomné,
capitaine gascon se mit au service de Marie Stuart de 1548 à 1561,
date à laquelle il quitta la ville de Durban dont il était
gouverneur pour regagner la France et combattre les huguenots comme
mestre de camp des armées catholiques. S'étant emparé de la ville
du Havre, il en fut nommé gouverneur et n'eut de cesse de l'embellir
et de la fortifier 20 ans durant.
Son
frère, Raymond de Cardaillac, dit de Sarlabous, fut un des plus
grands capitaines de son temps qui ne compta pas moins de 30
campagnes au cours desquelles il fut blessé 2 fois très grièvement.
Compagnon
d'armes et ami intime de Blaise de Montluc, Raymond, catholique
farouche, était bien vu du roi Charles IX qui lui ouvrait,
volontiers , les portes du Louvre.
Il
y séjournait, à la St Barthélémy de 1572, lorsque les ducs de
Guise, d'Aumale et d'Angoulême, le prièrent de les suivre, avec
d'autres gentilshommes, hommes d'armes et quelques spadassins, pour
une mission aussi secrète que de confiance.
La
troupe se rendit rue de Béthisy, aujourd'hui rue de Rivoli, au
domicile de l'amiral de Coligny, chef des protestants, qui venait
d'être blessé par un tir d'arquebuse qui aurait du être mortel.
S'étant
fait ouvrir la porte qui donne sur la rue, la troupe traverse la
cour, pénètre dans l'hôtel particulier de Coligny et parvient au
chevet de l'amiral qu'un dénommé Besme, un sbire de la plus sombre
espèce, va transpercer de son épée.
3
hommes vont ouvrir une fenêtre et pousser le cadavre dans le vide
aux pieds du duc de Guise, resté dans la cour, afin qu'il puisse
constater, de visu, la mort du chef huguenot,
Ils
se nommaient : Besme, Petruzzi et … Raymond de Sarlabous.
Chose
faite, Raymond écrivit à son frère que «la mort de l'amiral
nous délivre et nous glorifie tous et fera le calme du royaume»
En
fait de calme, l'assassinat de Coligny et de près de 3000
protestants parisiens, déclenchera la 4èmè guerre de religion...
une occasion pour Raymond de remonter en selle, reprendre
consciencieusement le commandement de ses troupes et s'en aller vers
d'autres campagnes où il continuera de se couvrir de gloire en
pourfendant le huguenot.
Nommé
Sénéchal de Bigorre en 1585, il mourut gouverneur de Chartres en
1592.
Alexandre :
«droit dans ses bottes»
Ancêtre
de Mita à la 7ème génération, Pierre Daniel de Boyrie, baron de
son état, capitaine dans les Bandes Béarnaises ( milice de la
province), puis Lieutenant des Maréchaux et enfin conseiller au
parlement de Navarre, mena une existence paisible qui ne fut troublée
que par ses nombreux duels et l'arrivée des idées nouvelles dont sa
mort, en 1784, lui épargnera de voir l'établissement.
Son
frère, Alexandre ( 1726-1816), capitaine au régiment de Navarre,
rejoint Orléans Infanterie qu'il ne quittera qu'en 1779 avec le
grade de Lieutenant Colonel, la croix de St Louis reçue en 1763 et
une pension pour retraite de 1500 livres qui venait s'ajouter à
celle de 400 livres reçues en 1766 pour services rendus.
Il
est vrai que ces deux régiments furent engagés pendant toute la
guerre de sept ans sur les champs de bataille de Rhénanie-Westphalie
et Basse-Saxe en s'illustrant à Cassel, Krefeld, Munster, Minden et
Closterkamp autant de batailles aussi sanglantes que meurtrières.
La
paix signé, en 1763, il passe de garnison en garnison sur les
frontières du Nord stationnant successivement à Sedan, Givet,
Valenciennes, Dunkerque et Avesnes. En 1768, le ministre de la guerre
envoie le régiment caserner au soleil à Tours, La Rochelle, Alès,
Béziers, Bordeaux et Blaye. En 1775, il lui fait retraverser la
France en direction des places fortes d'Artois d'Arras et de
Béthune...
Pour
s'occuper, Alexandre, initié dans une loge parisienne et Maître
Parfait, participe
aux travaux de la loge maçonnique du régiment d'Orléans dont le
Vénérable n'est autre que le comte de Brabançon, colonel du
régiment.
En
1779, nous l'avons dit, Alexandre troque ses bottes et son tricorne
pour les espadrilles et le béret. Il se fixe à Pau et reçoit de
son frère Daniel la terre de Nousty qui lui procure quelques revenus
et lui permet de siéger, avec la noblesse, aux Etats de Béarn.
Impénétrable
aux idées nouvelles, il émigre en Espagne, aux premiers temps de la
Révolution, avec son neveu Alexandre, lui aussi officier, mais il se
ravise rapidement et rentre chez lui. Quand on a combattu le Prussien
et le Hanovrien, sept années durant, on ne craint pas quelques
exaltés mal dégrossis.
Installé
dans son hôtel particulier de Pau, il se garde bien de faire
disparaître ou même de dissimuler la devise de la famille gravée
au linteau de sa porte : Deum
timete, regem honorificate »
Avec
sa perruque poudrée, Alexandre, qui ne fait aucun effort pour passer
inaperçu, finit par se faire cueillir, en 1793, par la troupe
révolutionnaire qui le jette en prison, inscrivant au registre : «68
ans, arrêté à Pau le 5 septembre, ex chevalier de St louis,
aristocrate fieffé, oncle d'émigré, orgueilleux comme un paon,
applaudissant aux succès des ennemis de la République, très
content de ses revers. Dissimulé avec les gens qui n'étaient pas de
sa clique»
La mort de Robespierre et la fin de la Terreur éviteront
qu'un couperet aussi républicain que patriote ne tranche la tête de
ce dangereux «ennemi de la Révolution». Heureux de voir les
Bourbons de nouveau assis sur le trône de France, il s'éteint
paisiblement en 1816, à l'âge plus que très raisonnable de 90 ans.
Abraham : «
huguenot Béarnais, exilé et baroudeur ... »
Pierre d'Andichon, ancêtre de Mita à la 8ème
génération, sentant le vent tourner, abjure son protestantisme pour
éviter des ennuis inutiles et avoir tout loisir de se consacrer,
paisiblement, à l'administration de son fief de Lafitte pour lequel
il fut reçu aux Etats de Béarn en 1689. Il est vrai que la
seigneurie valait bien un messe avec « une basse-cour avec
un pigeonnier, des vignes, des granges, un bois contigu à des vignes
et champs appelé Serrabouecq, la terre de Perraix, la terre de Bru,
un chemin public, la terre appelée de Joaime, des vignes et un
verger appelés Darriuterre, la vigne de Martalun, la vigne de
Suberco, les touyas de Candau, le pré de Saubolle, les terres de
Bénéjac, de Barber, de la Commette et de Guilhar, le pré de
Lafitte, des touyas et un pré appelés Debaix, un moulin à eau avec
des terres. »
Certains, les plus vieux d'entre nous, se souviennent,
certainement de ce château, perché sur les hauteurs de Monein, où
oncle Charles et tante Louisette Dabbadie savaient si gentiment
recevoir.
Le frère cadet de Pierre, Abraham qui sert comme
lieutenant d'infanterie, n'entend pas se convertir au catholicisme et
saisit une opportunité offerte par Louis XIV. Le roi, qui tient ses
officiers en grande considération, vient de signer avec le Danemark
un accord qui ouvre les portes de l'armée danoise aux officiers
protestants français. Nous sommes en 1683 et la révocation de
l'Edit de Nantes ne sera promulguée que 2 ans plus tard.... disons
que Louis XIV avait déjà comme une petite idée...
Abraham, devient donc Danois. Il est nommé lieutenant
dans le régiment des Gardes du Roi. Le souverain du Danemark décide
d'envoyer un contingent appuyer Guillaume d'Orange, fraîchement
proclamé roi d'Angleterre, dans sa lutte contre son beau-père, le
toujours roi catholique Jacques II. Les armées s'affrontent en
Irlande où les danois débarquent en 1689. Abraham est rapidement
nommé capitaine au régiment de la Reine. En 1691 Jacques II,
vaincu, prend la route de l'exil vers la France. La même année,
Guillaume se porte en Flandres, au plus fort de la bataille, emmenant
dans ses bagages le régiment de la Reine pour épauler ses alliés
de la Ligue d'Augsbourg dans leur guerre contre les Français.
La guerre s'achève en 1696, Abraham est nommé Major.
Le repos à Copenhague est de courte durée, le régiment
va, en effet, reprendre la route de l'Italie pour prêter main forte
aux Autrichiens dans la conquête des possessions espagnoles de cette
péninsule. Sur place, Abraham quitte le régiment de la Reine pour
intégrer celui de la Marine. Bingo! C'est ce dernier qui, en 1703,
doit quitter l'Italie pour aider l'Autriche à mater l'insurrection
hongroise de Rakoczy.
Ce n'est qu'après la victoire autrichienne de Trecsen,
en 1708, qu'Abraham, devenu lieutenant colonel de son régiment peut
reprendre le chemin du retour et gagner Copenhague en juillet 1709.
Sans avoir vraiment le temps de souffler, «La Marine»
se trouve engagé dans une guerre contre la Suède qui se termine par
la défaite des Danois, à Helsingborg où le régiment perd 55
hommes.
En 1710, Abraham, nommé colonel de son régiment, va
devoir conduire celui-ci dans une nouvelle guerre contre la Suéde en
1712 et 1713, avant que ne vienne, enfin, le temps du repos bien
mérité et celui de caserner, loin du tumulte des batailles, dans de
paisibles villes du Holstein.
Abraham s'éteindra le 3 mars 1719, après une vie bien
remplie, à 59 ans.
Pierre : «exilé
Béarnais in the bosom of Abraham»
Suzanne d'Andichon, ancêtre de Mita à la 7ème
génération, épousa Jean de Casenave, avocat au parlement de Pau.
Leur fils héritera de la seigneurie de Lafitte, à lui léguée par
son oncle Jean d'Andichon, curé d'Abos et héritier universel de son
père. C'est ainsi que les Casenave devinrent les Casenave de Lafitte
… magique non ?
Pierre, frère cadet du curé et de Jeanne, n'a d'autre
choix que la carrière des armes. Ce jeune lieutenant reçoit un coup
de fil étrange. Nous sommes en 1712 et il a 22 ans : «allo
Pierre ? ...c'est tonton Abraham, j'ai une proposition à te
faire. Comme tu le sais, je n'ai pas d'enfant et je serais fort marri
de voir ma fortune tomber aux mains du fisc danois. Je pense faire de
toi mon héritier universel et m'occuper de ta carrière militaire si
tu viens t'installer au Danemark … ah ! … une bricole :
la religion d' Etat est le protestantisme … tu vois ce que je veux
dire ? »
Comme bien d'autres monnaies, la couronne danoise n'a
pas d'odeur et le capitaine d'Andichon rejoint le Danemark en
septembre 1716 où il se convertit au protestantisme.
Avec l'appui de son oncle, il est nommé capitaine au
régiment d'Oldenburg, prestigieux régiment stationné dans le comté
homonyme.
Oldenburg, gouverné en union personnelle par les rois
de Danemark dont il est le berceau, est un vaste territoire enclavé
dans le Hanovre, loin des frontières danoises et donc sensible.
Sur place, il achète, grâce à l'argent d'Abraham, le
domaine de Granenfeld.
Un vrai tonton gâteau.
1719, il est muté au régiment de la Marine, dont son
oncle Abraham, malade, vient de quitter le commandement.
Il en est nommé major en 1730, puis lieutenant-colonel
en 1738, rang qu'il conservera lorsque «la Marine» deviendra, en
1741, le régiment de Bornholm.
En 1731, il épouse Wilhelmine, comtesse Praetorius,
dont il aura 3 enfants, tous décédés avant lui. Son épouse
décédée en 1736, il reçoit l'autorisation de demeurer sur ses
terres d'Haraldskaer, où il établira, 5 ans plus tard une fabrique
de pistolets, de fusils et de poudre à canon. L'affaire devenant
moins rentable, il se reconvertit dans la fabrication d'ustensiles de
cuisine en cuivre. Une affaire qui continuera sa production jusqu'en
1867.
Pierre met à profit cette semi-disponibilité pour
retourner voir les siens en Béarn, ce que son oncle Abraham ne put jamais faire. C'est ainsi qu'il assiste, à
Monein, en 1744, au mariage de sa nièce Clotilde de Casenave avec le
sieur de Laborde.
Il décède en 1751, à 61 ans, n'ayant jamais mis le
pied sur le moindre champ de bataille, Frédéric IV, Christian VI et
Frédéric V, rois de Danemark pendant cette période ayant tous pris
la sage décision de rester en paix avec l'Europe entière.
Jean-Baptiste :
« engagez-vous,
rengagez-vous, vous verrez du pays ! »
Ancêtre de Mita à la 5ème génération, Jean Papy,
quitta son village natale des Cabanes, dans la vallée de la
Haute-Ariège pour s'établir à Bordeaux, où il ouvrit une maison
de négoce. Le 26/9/1814, il épousa sa maîtresse de longue date,
profitant de l'occasion pour reconnaître 2 enfants naturels et celui
ou celle à naître.
Son aîné de 7 ans, Jean-Baptiste, descendit, lui aussi
de sa montagne, mais à cheval pour s'enrôler, le 18/9/1793, dans le
très patriote 24ème chasseurs à cheval, uniquement formé de
volontaires.
De 1793 à 1795, il combat en Espagne et est blessé
d'un coup de feu au genou droit à la bataille de St Laurent de la
Muga qui fit plusieurs milliers de morts. Larrey y pratiqua plus de
700 amputations.
Le 24ème : « joli régiment, à parements et
collet jaune, peu nombreux, mal équipé, tous en dolman, formé de
jeunes gens du midi » dira Desaix », rejoint
l'armée d'Italie en 1796. Jean-Baptiste y combattra jusqu'en 1801.
en 1802, son bataillon embarque pour Saint Domingue,
avec une armée expéditionnaire chargée de remettre de l'ordre dans
l'île et de mater la révolte de Toussaint Louverture. Nos 30000
soldats vaincus par l'armée des « gens de couleur » et
décimés par la fièvre jaune, n'ont d'autre issue que de capituler.
Seuls 8000 d'entre eux parviendront à regagner la France.
L'armée expéditionnaire peut, cependant,
s'enorgueillir d'avoir rétabli l'esclavage en Guadeloupe et de
l'avoir maintenu dans la Martinique, restituée à la France en 1802
et ce pour la plus grande joie du lobby des planteurs .
Jean-Baptiste rejoint le 24ème en Italie qu'il quittera
en 1807 pour gagner la Prusse. Il sera fait chevalier de la Légion
d'Honneur après la bataille de Friedland. Un court repos, puis le
régiment prend la route de l'Autriche. En 1809, il combat à Essling
et à Wagram.
En 1810 et 1811, le 24ème affronte la perfide Albion en
Espagne lorsque Napoléon décide de l'intégrer à sa Grande Armée
qui doit conquérir la Russie. Les chasseurs vont aller jusqu'à
Moscou et, lors de la célèbre et dramatique retraite, Jean-Baptiste
est blessé, à la Bérésina, d'un coup de feu au bras droit.
En 1813, le repli de l'armée se poursuit à travers
l'Allemagne, le 24ème participe aux batailles de Leipzig et de
Hanau, 2 défaites sanglantes. Inexorablement les troupes de Napoléon
reculent jusqu'à être pourchassées sur le territoire français et
si le 24ème apporte sa contribution aux victoires de Champaubert et
de Vauchamp, la fin de l'épopée est signée par l'abdication de
l'Empereur le 6 mars 1814.
Louis XVIII, jugeant le 24ème chasseurs trop patriote,
prononce sa dissolution et la mise en disponibilité de ses
officiers.
Le chef d'escadron, Jean-Baptiste Papy, regagne ses
foyers, épouse une jeune fille du pays d'Ariège et décède en
1826., à 52 ans
Paul :
«missionnaire en Chine»
Anne-Marie Souviron, épousa Laurent Fourcade qui
originaire de Saman, avait fondé à Oloron, une maison de commerce
de laines, cuirs et peaux. Ils sont les arrières-grands-parents de
Mita.
Anne-Marie était née 3ème d'une fratrie de 12, au
sein d'une très honorable famille d'Oloron qui exerçait le métier
de manufacturier et marchand de draps et de bas depuis 1620.
Son frère Paul, 8ème enfant, naît en 1768. A 14 ans,
il voit son frère Alexis revenir d'Espagne, abandonner les affaires
et entrer chez les Capucins. Paul décide de rentrer, lui aussi, dans
les ordres.
En 1784 il étudie au collège de Lescar, avant de
rejoindre, l'année suivante, le séminaire de Calvet, à Toulouse.
Cet établissement étant administré par les Sulpiciens, c'est donc,
tout naturellement, que Paul intègre, en 1788, le séminaire de St
Sulpice à Paris
Sa vocation se précisant, il entre au séminaire des
Missions Etrangères en 1792. Réfractaire à la constitution civile
du clergé, il émigre en Angleterre en septembre de la même année.
Alexis émigré en Espagne et Paul en Angleterre, il
n'en faut pas davantage aux révolutionnaires Oloronais pour
considérer leurs parents comme de dangereux factieux, ennemis du
peuple et les écrouer au couvent des Cordeliers de la ville
transformé en prison.
L'intervention de Pémartin, député des
Basses-Pyrénées à la Convention, Défenseur des Droits
Authentiques et l'exécution des robespierristes vont décider de
leur élargissement.
A Londres, Paul reçoit l'ordination en 1793.
En 1796, il part pour Macao, alors portugaise pour se
préparer à sa vie de missionnaire.
En mars 1797, il est nommé pour évangiliser la
province chinoise du Set-Chouan. Dénoncé, il est arrêté à peine
la frontière passée et déféré, avec les catholiques qui
l'accompagnent, devant le tribunal des Mandarins. Tandis que ses
compagnons de route sont torturés et , pour certains, mis à mort,
Paul est incarcéré à Canton pour y être jugé.
S'étant servi du mouchoir qu'il avait prêté à un
compagnon de cellule atteint de fièvre maligne, il contracte la
maladie, meurt en mai 1797 et son cadavre est enterré à la va vite
dans une fosse peu profonde.
Lors de son exhumation, en juillet, tous sont étonnés
de constater que son corps est resté flexible et ne dégage aucune
odeur.
Enterré au cimetière des missionnaires de Canton, son
corps sera transféré, en 1877, dans la chapelle du sanatorium
« Béthanie », propriété des missions évangélistes à
Hong-Kong où il repose toujours.
Si Paul n'a pas été reconnu martyr de la foi, il est
considéré comme martyr de la Charité.
Jean :
«bonapartiste ou royaliste?
Les deux mon général !»
Thérèse Dembarrère épousa Philippe Ravielle, avocat
et, en son temps, membre actif des Amis de la Révolution. Ils sont
les ancêtres de Mita à la 7ème génération.
Elle était fille de Jean-François Dembarrère, un
avocat qui devint juge criminel au sénéchal de Bigorre.
Jean, petit frère de Thérèse, fit une brillante
carrière militaire et politique, même si César de Proisy d'Eppe,
lui consacre quelques lignes acerbes dans son « dictionnaire
des girouettes »
De petite noblesse de robe, mais noble, Jean est admis,
en 1768, à l'Ecole royale du Génie de Mézières. Ingénieur en
1770, capitaine en 1777, il est commandant du Génie à Brest en
1792. La même année, il rejoint l'Armée du Nord de Lauriston qui
lui confie la défense de la place de Valenciennes. Les agencements
mis en place par Jean vont permettre à la ville de résister à 40
jours de bombardements et à sa garnison, épuisée et réduite de
10,000 à 3,000 hommes de capituler avec les honneurs.
Il n'en faut pas plus pour que Jean soit nommé général
de brigade.
Il combat sur les côtes de l'Ouest lorsque Bonaparte
l'appelle à ses côtés pour lui confier le commandement en chef de
l'arme du Génie en Italie. C'est lors de la retraite de nos troupes,
pourchassées par l'autrichien jusque sur notre sol, que Jean va
sauver la situation en fortifiant le Var et le rendant
infranchissable. L'ennemi n'entrera pas en Provence.
Inspecteur général de l'armée et commandeur de la
légion d'honneur en 1804, il est nommé sénateur l'année suivante
et fait comte de l'empire en 1808.
Proche de Talleyrand, il est de ceux qui vont obtenir du
sénat, le vote de la déchéance de l'empereur et du retour des
Bourbons. Louis XVIII, qui sait reconnaître les siens, le fait
chevalier et pair de France.
Jean aura la décence et le courage de s'abstenir de
voter dans l'ignoble procès du Maréchal Ney et passera le reste de
ses jours entre Paris et Tarbes, laissant l'image d'un sénateur des
plus discrets.
Pair de France et sénateur, chevalier de St Louis et
grand officier de la légion d'honneur, le général de division
Dembarrère s'éteint en 1828.
En 1836, ayant appris que son nom ne figurait pas au
nombre des 344 gravés sur les piliers de l'arc de triomphe, sa
famille fera part de son étonnement à qui de droit. Le nom de
Dembarrère sera inscrit, en 1841, avec 243 autres dont le général
Hugo, rappelé à la mémoire du ministre par un joli poème lyrique
de son fils évoquant l'arc et dont je ne résiste pas à vous livrer
la chute aussi acerbe que délectable: «je ne regrette rien
devant ton mur sublime que l'absence de Phidias et du nom de mon
père.»
Ce Victor, quand même !
Pour les curieux, l'inscription est sur le pilier Nord.
William : «
éducateur et poète»
Née en 1815, Mary Theresa Vidal, née Johnson est
l'arrière-grand-mère de Papapa.
A
25 ans, elle embarque pour l'Australie avec ses 3 enfants et son
pasteur de mari qui a décidé d'y exercer son ministère. Décidée
à apporter sa contribution à l'évangélisation de cette nouvelle
colonie, elle publie, en 1844, the
tales of the bush, série
de contes édifiants destinés à apprendre le bienfait des vertus
chrétiennes aux autochtones et migrants incultes. Cet ouvrage lui
confère la place, incontestée, de première romancière
australienne.
Son frère William, suit de brillantes à Eton puis au
King's College de Cambridge où il rafle tellement de prix de
versifications anglaise et latine, que son ancien collège lui
propose, dès son diplôme en poche, de rejoindre les rangs de ses
enseignants.
Nommé, en 1844, Assistant Master à Eton. Il y restera
28 ans. Deux ans plus tard, William, School et House Master cumule sa
fonctions de professeur avec celle de direction de sa maison de
pension d'old Christopher's où il loge plusieurs de ses élèves.
Souhaitant se consacrer au seul enseignement et épuisé,
parce que de santé fragile, il propose aux époux Vidal, de revenir
en Angleterre. Il est décidé à leur céder sa maison de pension à
la condition qu'ils en prennent la responsabilité. Les Vidal
s'installent à Eton en 1851.
Celui
que des générations d'élèves surnomment « tute », le
tuteur, peut, enfin s'adonner à l'écriture et publier, en 1855, un
recueil de 45 poèmes regroupés sous le titre de Ionica. C'est à
lui, aussi qu'Eton doit la célèbre Eton
Boating Song, qu'il
écrit en 1863.
En 1872, une sombre histoire de lettre adressée à l'un
de ses élèves, Reginald Brett, met la tempête dans l'Ecole.
William choisit de démissionner. Il change de nom pour prendre celui
de sa grand-mère : Cory, passe quelques années en Devon,
publie 25 nouveaux poèmes, parus sous le nom de Ionica II, en 1877
puis embarque pour Madère l'année suivante. Il y séjourne cinq
ans, s'y marie et revient, avec femme et fils s'installer à
Hampstead, où il décède en 1892.
En
1924, Reginald Brett, devenu Vicomte Esher, est un homme influent,
aide de camp du roi et l'un des promoteurs de l'entente cordiale. Il
publie Ionicus,
en hommage à la vie et à l'oeuvre de l'auteur de Ionica.
Lord Rosebery, Lord Balfour et Lord Asquith, tous trois locataires en
leur temps, du 10 Downing Street et anciens élèves de William Cory,
y écrivent, dans la dédicace, avoir appris, à Eton, de nobles et
hauts principes politiques au travers de l'enseignement de Ionicus.
William
Cory écrivait : vous
n'étudiez pas tant dans cette école pour acquérir des
connaissances que pour développer votre attention et votre esprit
critique. Il suffit, en effet de qualités intellectuelles moyennes
pour apprendre et retenir. L'essentiel est d'acquérir arts et
habitudes : l'habitude de prêter attention, l'art de
s'exprimer, l'art d'assumer une nouvelle position intellectuelle à
un instant clef, l'art d'entrer rapidement dans les pensées de
l'autre, l'habitude de soumettre vos propos à la censure et à la
contestation, l'art de faire part de son assentiment ou de son
désaccord en termes mesurés.
Vous
êtes dans cette école pour apprendre à vous construire et à vous
connaître.
J'en connais une qui parlerait de propos scandaleusement
élitistes, dénués de sens commun.et si loin de l'Ecole de la
République … !
George : «so, so British »
Charles Johnson Vidal, grand-père de Papapa, avait un
frère officier de marine, un autre major dans l'armée des Indes,
deux étaient clergymen … rien que de très courant dans la
gentry... et puis il y avait George....
Ses parents y étant propriétaires de la maison de
pension d'Old Christopher's et son oncle William professeur, George
suit toute sa scolarité à Eton de 1854 à 1861. Brillant sportif,
il excelle en double sculls et c'est dans cette discipline, comme
barreur du Victory, qu'il remporte la boat race du collège en
1861.
Le champion étant doublé d'un brillant élève, George
n'a aucune difficulté à se faire admettre au King's College de
Londres pour y poursuivre ses études supérieures.
Souhaitant exercer la profession très fermée d'avocat,
il se doit d'intégrer l'une des quatre Inns of Court, seules
habilitées, alors, à former et à nommer les «barristers» et,
c'est sans problème qu'il est admis à Lincoln Inn.
Parallèlement à ses études, il passe le concours de
l'Indian Civil Service. Reçu premier de sa promotion, il est affecté
à la Présidence de Bombay en 1867 et mènera, jusqu'à sa retraite,
une carrière de haut fonctionnaire. Lorsqu'il se retire, en 1897, il
est Secrétaire Général du Gouvernement et membre du Conseil
Législatif de Bombay.
Passionné d'études environnementales, il est reconnu
comme un grand spécialiste des oiseaux et serpents du sous continent
indien et publie nombre d'articles dans des revues spécialisées.
En 1873, il lance le badminton en Inde et consacrera
beaucoup de temps et d'énergie au développement de ce sport. De
retour en Angleterre, il remportera à quatre reprises, le Veteran
doubles championships. Secrétaire et Trésorier de l'Association de
Badminton britannique de 1899 à 1906, il en devient le Président en
1907. Par son action, le nombre de clubs passera, pendant ces huit
années, de 30 à 200.
Tennisman à ses heures, il remporte à deux reprises,
le All England Veterans et fut, une fois, sélectionné pour la
compétition en simple.
Amateur de photographie, il collectionne les prix et
récompenses.
Vivant, aussi, avec son temps, il conduit lui-même son
automobile et participe à de nombreux rallyes. C'est au cours de
l'un d'eux, en Normandie, qu'il attrape un coup de froid dont il ne
se remettra pas et qui l'emportera.
En 1877, Lincoln's Inn l'avait «called to the bar».
Revenu à Londres, il aurait pu mener l'existence bourgeoise des
ténors du barreau, mais il préféra rester à Bombay pour se
consacrer à ses multiples passions indiennes.
Joshua « Joshua fit the battle of rien du
tout »
Elizabeth Reynolds, épouse Johnson, ancêtre à la 7ème
génération de Papapa, avait un frère peintre.
Tout a été écrit, bien mieux que je ne pourrais le faire sur le très célèbre Sir Joshua Reynolds, premier président
de la Royal Academy, anobli par son souverain.
Je me contenterais
d'une historiette dans l'historiette.
William Johnson, qui s'était mis en tête de devenir
maître de forges, ne réussit pas vraiment dans cette aventure.
A défaut de fondre le fer, il fait fondre les quelques
milliers de livres prêtées par Joshua pour l'aider à réaliser son
projet et s'ouvre de la chose à son beau-frère, reconnaissant être
dans l'incapacité de les re-solidifier pour les lui restituer.
« Dont acte » rétorqua le flegmatique Joshua dans son
anglais le plus parfait.
Comme me l'écrivit, dans son français, le Révérend
de la paroisse de Torrington, avec lequel nous
correspondions : « William faisait souvent défaut,
mais ses enfants furent industrieux et honnêtes »
C'est probablement pour cette raison que Joshua léguera
100,000 livres à sa nièce bien aimée, Mary, fille de son autre
sœur, Mary, épouse Palmer.
Avec son panier de sterlings sous son bras, Mary 2
Palmer went to the market aux prétendants et décidera de redorer le
blason du très noble Murrough O'Brien, 5ème comte d'Inchiquin et
1er marqui de Thomond, un fringant noceur de 66 ans, criblé de
dettes, joueur invétéré et dont l'amour de la dive bouteille lui
valait le surnom de « six bottle man ».
La jeune sœur de Mary, épouse du très sage Robert
Gwatkin, « a true roast beef of old England » recevra
10000 livres, quelques intimes se partageront plusieurs dizaines de
milliers de livres et l'infortuné William Johnson, fils de William
et d'Elizabeth héritera de .... la montre et du sceau de Joshua ….
Comme quoi, bien mal acquis, etc …...