jeudi 12 février 2015

Eric Dubruel : le capitaine Barbe

Nous allons abandonner, un temps, les ancêtres de Papapa pour faire un petit tour chez ceux de Mita.

Je vous propose de découvrir un jeune officier inconditionnel de son Empereur qu'il suivra jusqu'à Waterloo et qu'il aurait suivi jusqu'à Paris si Napoléon avait pris la décision de marcher sur la capitale avec les débris de sa Grande Armée rassemblés par Davout.
La règle générale voulait que les officiers sortis du rang quittent l'armée avec, pour bâton de maréchal, un grade de capitaine, récompensant leur longue carrière et leurs multiples blessures.

Exception notable, Joseph Antoine fut nommé capitaine à 25 ans et n'eut pas la moindre égratignure !

Si Napoléon avait .......  Joseph Antoine aurait probablement fini colonel.

Merci à Louis MANGIN qui m'a transmis ces lettres découvertes, par son père, dans le grenier de ST Pé, il y a plusieurs années.


Hilaire BARBE, originaire de St Jean le Centenier, s'installe, vers le milieu du XVIIIème siècle, comme négociant à Bourg-St Andéol.

 Dès 1790, le Vivarais connaît une guerre civile intense opposant jacobins et «  chouans  » locaux. Ces derniers, d’abord organisés en troupes régulières commandées par des immigrés rentrés clandestinement, sont en 1796 éparpillés au sein de bandes multiples et sèment la terreur dans les campagnes. Avec le temps il devient difficile de distinguer les véritables résistants des bandits de grands chemins et les «  bleus  » tirent à vue. C'est dans ce contexte qu’Hilaire disparaît en 1796… Dans l‘hommage funèbre qu’il rendra à Ferdinand BALENCIE, Louis de COURREGES évoquera Hilaire en ces termes  : « mort noblement pour la défense de sa foi religieuse et politique dans les milices royalistes qui, pendant la révolution s’organisèrent dans le midi de la France. »

 
je ne sais pas pourquoi tout ce qui précède est en "gras" et ineffaçable ... bon, laissons Bill Gates s'amuser et poursuivons notre histoire....

Joseph-Antoine BARBE, fils d'Hilaire, naquit en 1788 à Bourg-St Andéol. A 20ans, il intègre le 70ème de Ligne et participera, de 1808 à 1812, en Espagne et au Portugal, aux batailles les plus célèbres mais aussi les plus meurtrières : La Corogne (16/1/1809), Busaco (27/9/1810), Sabugal (3/4/1811) et les Arapiles (22/7/1812). C'est au terme de ce dernier engagement où le régiment eut à déplorer deux morts et trois blessés, dont son chef, le colonel DUMAREIX, que notre ancêtre gagne sa deuxième épaulette ... à 24 ans ... belle carrière !

En 1813, le 70ème rejoint la Grande Armée. Le bataillon, auquel appartient Joseph-Antoine, est affecté à la défense de la citadelle d’Erfurt où il caserne en 1813 et 1814. Joseph-Antoine "qui mérite l'estime de ses chefs par sa bonne conduite et son instruction" est promu au grade de capitaine le 17/9/1813. Cette promotion à la tête de la 3ème compagnie du 6ème bataillon est confirmée par décret ministériel en date du 25 du même mois.

Erfurt sera la dernière place forte à se rendre aux alliés longtemps après que Napoléon aura abdiqué le 14/4/1814. Son gouverneur, le général Alexandre DALTON, obtiendra de rentrer en France avec armes et bagages, ce qu'il fit en conduisant, sur près de 600 km, sa colonne à travers l'Allemagne soulevée. C'est grâce à ce général tenace et héroïque que notre ancêtre rejoint la France d'où il écrit, le 3 juin 1814, à sa mère qu'il croit encore à Bourg St Andéol.

Il y affirme haut et clair, ses convictions politiques et les valeurs auxquelles il tient.

Ma bonne Mère,

"je crois bien que vous n'avez pas reçu deux lettres dont une par duplicata que je vous ai écrites de la citadelle d'Erfurt dans le mois de janvier. Je les avais confiées à un officier, renvoyé en France comme incurable, mais les ennemis auront du traverser leur colonne et les leur auront peut-être enlevées quoiqu'elles fussent décachetées et que leur contenu n'intéressât que vous et moi. Celle que je vous ai donnée de Strasbourg dans le mois d'octobre serait donc la dernière que vous auriez reçue. Quelques jours après, le bataillon reçut l'ordre de se diriger vers Erfurt où nous arrivâmes le 22 octobre. L'armée française battait alors en retraite et passait sous les murs de cette place dans le plus grand désordre. Le bataillon, qui n'avait pas encore souffert, fut désigné pour faire partie de la garnison de cette ville. Le 25 les portes furent fermées et nous fûmes entourés par un fort ! nombre de troupes ; environ 6.000 bombes ou obus lancés sur la citadelle, nos bâtiments dont une grande partie brûla. 5.000 hommes infectés par une maladie contagieuse que l'armée avait laissée, des menaces, des alertes journellement répétées par l'ennemi, des sorties, voilà pour les principaux événements. Enfin, au commencement du mois de mars, un commissaire du gouvernement provisoire est venu nous faire connaître les changements qui avaient eu lieu en France. Nous avons reconnu Louis XVIII après 7 mois de blocus. La garnison, forte d'environ 1.500 hommes, est sortie avec armes et bagages après avoir stipulé que les pièces de canon et les arme, s appartenant à la France, y rentreraient. Nous étions 7.000 au commencement du siège. Le 26 octobre, j'ai été nommé capitaine par le général gouverneur.

Je remercie le ciel d'avoir été éloigné de ma patrie durant ces orages qui l'ont agitée. Le poste qui nous avait été confié, nous l'avons défendu. Notre général a toujours été ferme dans son devoir. Quelle estime peuvent-ils espérer des hommes méprisables qui, pour conserver leurs richesses, ont lâchement abandonné celui de qui ils les tenaient. Non, jamais un vil intérêt ne m'écartera de l'honneur et si l'on ne peut devenir riche qu'en cessant d'être honnête homme, je prie instamment l'être suprême de ne pas permettre que je sorte de ma pauvreté. Lorsque l 'arrêt porté par la nation française nous a été connu, nous nous y sommes soumis En faisant serment de fidélité au souverain, c'est à dire en s'obligeant à le servir dans tout ce qu'il entreprendra d'utile, d'avantageux, de nécessaire au bonheur de la nation, on jure également à celle-ci de maintenir ses droits, de la protéger contre toute oppression même contre le souverain. Le serment prêté à ce dernier ne fait, dans ce sens, que les intérêts du souverain ne peuvent différer de ceux de la nation. Dès que celui à qui la puissance est confiée cesse de la rendre heureuse, elle est libre de se choisir un meilleur maître.

Dans ces circonstances, la force militaire ne doit point délibérer, elle doit n'avoir qu'une obéissance passive.

Notre colonel vient de nous faire savoir qu'il vient de sortir un ordre qui autorise les officiers à se retirer chez eux après certaines formalités remplies. Plusieurs du bataillon seraient déjà partis, ils avaient de quoi subvenir aux frais de voyage. Il est évident que le gouverneur n'a pris, en partie, cette mesure que pour ne pas être obligé de payer ni paie, ni solde arriérée.

Le plus grand nombre attend l'époque de la nouvelle organisation de l'armée, qui doit bientôt avoir lieu, pour se décider. Ce parti me paraît le plus sage ; alors les intentions du gouvernement nous seront mieux connues et nous aurons des règles de conduite plus claires.

Avant cette organisation j'aurais probablement reçu de vos nouvelles, il me tarde bien de connaître votre situation. Nous aurons répandu bien des larmes ! Il n'a pas été de mon pouvoir de les tarir plus tôt.

Je viens d'entrer dans mon logement. Ma première occupation est de vous écrire; je ne serai tranquille que lorsque ma lettre sera partie. Faites de suite réponse. Ne tardons pas un instant. Dans ce moment de désordre où toutes les parties de l'état sont séparées, étourdi par le tumulte, obligé de donner aux soldats des soins plus assidus, incertain sur ma destinée, je suis peu capable de réflexions et j'ai bien besoin qu'on m'aide à fixer mon irrésolution.

Le rang où je suis est sans doute honorable, il me met hors des atteintes du besoin. J'y tiens à ce grade où je me suis élevé en si peu de temps et sans protection. Mais l'éclat en est faux et ne peut séduire que des âmes vaines. Mais quand même les avantages en seraient plus grands, peuvent-ils être comparés,, ma bonne mère, à la douce jouissance de vivre au près de vous, à la satisfaction de soutenir votre âge avancé? Je rentrerai avec joie dans l'état humble d'où je suis sorti. Si je ne suis ni riche, ni élevé en grade, je serai honnête homme et mériterai l'estime des gens de bien. Faites savoir connaître votre désir, ma volonté est de le satisfaire.

Adieu ma bonne mère, donnez-moi des nouvelles de mon oncle, je pense souvent à lui. Si sa réponse avait pu me parvenir avant l'arrivée des inspecteurs qui doivent nous organiser, il m'eût été bien doux de m'épancher en lui.

Madame BARBE avait déjà quitté l'Ardèche pour la Bigorre et c'est un certain CHANET, qui ayant récupéré le courrier à Bourg St Andéol écrivit à cette mère sans nouvelle de son fils depuis près de huit mois et qui raisonnablement pouvait imaginer le pire.

"Réjouissez-vous ma chère dame, votre fils est ressuscité, je dis ressuscité car il y a longtemps que vous le croyez mort. Je viens de recevoir une lettre qu'il vous adressait ici parce qu'il croyait que vous y résidiez toujours. Je n'entrerai dans aucun détail à son sujet vu que sa lettre ne laisse rien à déclarer sur tout ce qui s"est passé à son égard depuis le mois d'octobre époque à laquelle il vous écrivit de Wurzbourg.

Tout ce qui m'a frappé et surpris en lui, c'est sa manière de raisonner sur les événements miraculeux qui viennent de s'opérer en France. Il perçoit qu'il ne voit pas ces choses comme il devrait les voir et qu'elles lui ont altéré l'esprit sans corrompre néanmoins son corps. Il est vrai que lorsqu'il a écrit, il arrivait à peine à Strasbourg venant de la citadelle d'Erfurt où il avait été bloqué pendant 7 mois, ignorant tout ce qui se passait ou recevant des nouvelles infidèles ou transmises par des personnes ayant intérêt à les (?). Je suis persuadé qu"aujourd'hui il verra les choses par lui-même, il changera ; vous verrez qu'il est tenté de quitter le service et qu'il attend de vous avoir consulté pour savoir ce qu'il doit faire. C'est à vous et Monsieur votre frère de guider sa démarche ultérieure. Serait-il honteux de servir sous Louis XVIII et lui resterait-il du regret de ne pouvoir plus servir ! sous les ordres du tyran que la France vient de proscrire ? Je laisse à votre prudence la sagesse de le guider dans l'embarras et le trouble où il paraît plongé. Son esprit a besoin d'être éclairé, mais son cœur n'a pas changé.

Je lui écris par ce courrier pour lui annoncer que j'ai reçu sa lettre en votre absence et que par le même courrier je vais vous faire passer la lettre.

Tout le monde est fort content ici. Depuis près de deux mois, nous faisons journellement des fêtes. Nous avons chanté 2 Te Deum en action de grâce au retour de la famille de Bourbon et de Louis XVIII particulièrement. Tout est calme, tout est tranquille et nous en sommes quitte pour la frayeur que nous avait donnée l'entrée des armées alliées sur notre territoire. Je pense que vous n'en avait pas eu moins que nous dans votre département. Nous avions pris le parti de faire des cachettes dans une maison pour y renfermer tout ce que nous avions de plus précieux.
Il n'y a rien de nouveau en cette ville. La récolte de cocons est fort bonne et celle du blé et des vignes a bien bonne apparence.

Toute ma famille qui jouit d'une bonne santé, me charge de vous dire les choses les plus amicales et de présenter à Monsieur votre frère son attachement le plus respectueux.

Trouvez aussi l'un et l'autre les vœux les plus sincères d'un dévouement sans borne."

A l"évidence CHANET ne partage pas les idées politiques du jeune BARBE qui, selon ses états de service conservés à Vincennes, se voit affecté au 65ème de Ligne le 16 septembre 1814.

Mars 1815, Napoléon quitte l'île d'Elbe et revient en France. BARBE, bien évidemment, se rallie à son empereur et un billet de Monsieur de LACEPEDE, grand chancelier de l’ordre, daté du 18 mai 1815, le nomme chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur.

Avec le 70ème de Ligne, ressuscité, il participe aux combats de Ligny ou Fleurus, le 16 juin 1815 et écrit, le lendemain, à son oncle le curé de St Pé de Bigorre.
 
" Du champ de bataille de Fleurus le 17 juin

Mon cher parrain, je n’ai que le temps de vous dire que je suis sorti sain et sauf du combat d’hier contre les alliés  ; ils ont été battus. En passant par Paris, j’ai reçu la décoration d’honneur. Aussitôt que vous aurez reçu ma lettre, écrivez-moi  : j’ai bien envie de recevoir de vos nouvelles. Adieu mon cher oncle, adieu ma chère mère"

Le lendemain, il combat à Waterloo.

Le gouvernement provisoire français signe le 5 juillet avec les puissances alliées un acte de capitulation dont l'un des articles précise l'occupation par les Alliés de toute la France du Nord située sur la rive droite de la Loire. Les débris des armées françaises, rescapées de Waterloo, devaient se retirer sur la rive gauche. Le 8 juillet, jour du retour de Louis XVIII à Paris, les premiers éléments de la Grande Armée, dont la Garde Impériale, traversent Orléans. A leur tête, le maréchal DAVOUT. Celui-ci installe son quartier général au château de la Source, fait barrer les ponts d'Orléans et d'Olivet et met en défense la rive gauche. Les Prussiens arrivent à Orléans. C'est dans ces circonstances que le capitaine BARBE écrit, à sa mère, depuis Jargeaux, là où est édifié le château de la Source :

" deux lettres que je vous ai écrites depuis nos dernières affaires sont encore sans réponse. Ne les auriez-vous pas reçues ou les vôtres ne me seraient-elles pas parvenues ? Je crois bien, mes chers parents, que vous ne soyez encore de vives alarmes. Maintenant que la correspondance est libre, celle-ci parviendra sans doute. Rassurez-vous, ni à Fleurus, ni à Wavre ou Mt ST Jean, je n'ai pas eu la plus légère contusion. Je ne l'ai pourtant pas fui cette mort qui a épouvanté tant des nôtres ... et mon nom porté sur la liste ... mais les choses ont (?) à tel point que celui qui ne fait que son devoir est noté comme s'il eût fait quelque action d'éclat. Ce serait ici le lieu de vous faire connaître te funeste résultat de la bataille de Mont St Jean, les causes de la perte de cette affaire et les suites de notre retraite, mais la vérité est trop affreuse. Plût à Dieu qu'elle demeurât toujours cachée avec le monument de notre honte !!! Depuis quelques jours, nos généraux, toujours indifférents pour le bien public, semblent nous avoir abandonnés pour ne penser qu'au moyen de conserver leur fortune. Enhardis par leur silence, les soldats deviennent, chaque jour, plus insolents ; leurs murmures, leurs menaces même, m'ont souvent fait regretter, durant la retraite, de n'avoir pas succombé dans les combats. Sans la fermeté des officiers, on aurait vu se renouveler en France, les horreurs de la guerre d'Espagne et du Portugal. Aussi suis-je, plus que jamais, dégoûté du service et certes, ce ne fut jamais avec tant de raisons. Une réflexion bien affligeante tend surtout à m'en éloigner. Les plus grands maux menacent la France. Ils sont d'autant plus inévitables que, loin de chercher à les éviter, les Français au contraire, les appellent sur leur tête. Que doit alors faire celui qui n'est pas assez fort pour conjurer la tempête et qui ne peut plus être utile à son pays ? Je crois qu'il doit se retirer.

Jamais je ne fus d'aucun parti ou plutôt, je fus toujours de celui de la patrie. Quand Napoléon a reparu, j'ai vu en lui le seul homme capable de relever les droits de la nation indignement foulés. Je l'ai suivi avec l"assentiment de ma raison et de mon cœur. Je fus toujours de bonne foi. Si ma faible raison a été égarée, l'erreur ne saurait m'être imputée en crime. Ma conscience m'assure que je n'ai point cherché à m'abuser. Il est bien consolant et nécessaire ce témoignage, dans ce moment où, déshonorés par nos généraux, outragés par de vils écrivains, sous le joug de la dure nécessité, nous attendons notre sort. Quelqu' il soit, je serai content si notre pauvre patrie en serait malheureuse, mais je n'ose l'espérer et crains bien que, malgré ses bonnes intentions, notre roi ne puissent faire cesser nos calamités.

Adieu mes bons parents

dans une lettre que je vous écrivais de Fleurus, je vous faisais connaître que j'avais été décoré de la croix d'honneur à Paris le 18 mai

Joseph Antoine signe, bizarrement, ce courrier B ROBIN, probablement par crainte de le voir ouvert avant d'être expédié et de se faire sanctionner. Il est vrai que le jeune capitaine ne mâche pas ses mots. 

Napoléon est à Rochefort, d'où il compte s'embarquer pour les Etats-Unis. Après avoir songé à utiliser l'armée de DAVOUT pour marcher sur Paris, il renonce à poursuivre par crainte de déclencher une guerre civile et se rend aux Anglais le 15 juillet.
DAVOUT hésite encore à accepter Louis XVIII, mais la discipline de son armée se relâche. Le 1er août 1815, il reçoit à la Source une prétendue lettre de Louis XVIII, rédigée par FOUCHE et signée par un habile faussaire, lui offrant des garanties en cas de soumission. Avec ses officiers, il décide alors d'accepter le drapeau blanc et de procéder au démantèlement des restes de l’armée Napoléonienne.
Le 1er août, le capitaine BARBE est mis en demi-solde et renvoyé dans ses foyers le 30 septembre avec ce commentaire" bon officier, belle tenue, susceptible d'acquérir beaucoup. On lui reproche d'être très léger et inconséquent dans ses propos"; il sera définitivement réformé le 1er juillet 1818 et devra attendre l’accession au trône de Louis-Philippe et l’ordonnance du 28 novembre 1831 pour demander son brevet de légionnaire. Ce n'est qu'en 1837 qu'il recevra, officiellement la ruban rouge.. Plus tard, comme tous les vétérans des campagnes napoléoniennes, il recevra la médaille de Ste Hélène.

Il gagne St Pé et s'y fixe aux côtés de sa mère et de son oncle, l'Abbé Jacques ROBIN, curé de la paroisse. Un temps économe des Barnabites de Dax, ce brillant ecclésiastique était devenu un proche  de l'évêque "jureur" SAURINE, pilier de l'église gallicane napoléonienne, dont il fut l'un des vicaires.
Robin, tout comme son maître à penser, était franc-maçon et ses convictions proches des idées "révolutionnaires".
C'est ainsi que le capitaine BARBE épouse, en 1816, une fille de Noël LACADE, médecin, ancien membre du Directoire d'Argelès ( Brumaire An II ), ex commissaire du Pouvoir Exécutif du Canton de St Pé en l'An IV, ancien maire de St Pé et juge de paix du canton et de Charlotte RAVIELLE.
 
Thérèse DEMBARRE, mère de Charlotte et de Jean-François, Président du tribunal de Lourdes et ancêtre des DUPOY, était la sœur jumelle d'un général, comte d'empire et sénateur.

Nous reviendrons sur le clanisme de ces familles Tarbaises : BARRERE, DEMBARRERE, DINTRANS et BALENCIE qui, pendant près de 50 ans, firent main basse sur la ville de Tarbes et le département des Hautes Pyrénées.
Toutes attachées aux "idées nouvelles", elles viennent, dans la généalogie de Mita, contrebalancer les familles Paloises des CASENAVE-LAFITTE, de BOYRIE ou autre de LAFARGUE, inquiétées pendant la Terreur pour leur sympathie aux idées contre-révolutionnaires. 

Bleus et Blancs ... heureux mélange .....