samedi 15 août 2015

Eric Dubruel mes bien chers frères, mes bien chères soeurs ....


Ah, oui, le titre …. Mes biens chers frères, mes bien chères sœurs …

oui, j'aime bien Monsieur Eddy.

J'aime ses musiques,

J'aimais « la dernière séance»

depuis plus de 40 ans, il apporte la preuve que les stars peuvent préserver leur vie privée des journalistes people et des paparazzi.

Quand il dit qu'il arrête ses tournées, il arrête vraiment … contrairement à d'autres qui ne cessent de revenir sur scène pour la dernière fois depuis 20 ans, chaque année avec moins de voix et plus de suffisance.

Il arrête, oui, sauf pour se produire avec ses vrais amis: peut-être avez eu, comme moi, la chance de voir le spectacle «les vieilles canailles» l'an dernier à Bercy …Eddy, Johny et Jacques sur scène …. un vrai régal et une certitude confirmée: le skye conserve !




Bon, je brise là ces propos très personnels et sans grand intérêt, pour vous laisser découvrir les aventures un peu hors du commun de quelques bien chers frères et bien chères sœurs de certains de nos ancêtres directs …....



…. en fait, il n'y a que des bien chers frères !



Baptiste :  «  c'est grave Docteur … ?»

Jean-Pierre Balencie, arrière-grand-père de Mita, était avocat à Lourdes et représentait le canton d'Aucun au conseil général des Hautes-pyrénées. Il siégea dans cette noble assemblée de 1848 à 1858, date de son décès, sur les bancs de la majorité dynastique.

L'un de ses frères, Baptiste, médecin, lui succéda, mais comme élu Libéral de 1858 à 1870. Il fut, par ailleurs conseiller municipal de Lourdes de 1855 à 1900.

De février à mars 1858, une dénommée Bernadette Soubirous, jeune paysanne analphabète, raconte ses rencontres, à proximité de la grotte de Massabielle, une dame blanche. Ala 18ème de ces rencontres, celle-ci se présente comme «l' immaculada conceptiou» et demande, avec insistance que l'on fasse construire une chapelle sur le lieu de leur rencontre.

Comme on prête un ou deux miracles à la jeune paysanne, il n'en faut pas davantage pour mettre la ville en émoi.

Le préfet, Oscar Massy craignant que ce «fatras de superstitions» ne déconsidère la «vraie» religion va chercher à calmer les esprits et à faire rentrer les choses dans l'ordre.

Il décide de nommer 3 médecins pour procéder à l'examen de Bernadette leur recommandant chaudement d'établir certificat médical préconisant son internement.

Son choix se porte sur Baptiste, médecin de l'hospice de la ville et deux de ses confrères, les docteurs Lacrampe et Peyrus.

L'examen se déroule le 27 mars 1858. Force est de constater qu'aucun médecin ne trouve le plus petit signe psychiatrique qui nécessiterait un internement.

Voici donc des praticiens honnêtes mais contrariés ….Monsieur le préfet ne va pas être content !

Ces honorables compères vont tenir conciliabule et il ne leur fallut pas moins de 4 jours pour rédiger un diagnostic embarrassé, évoquant une maladie qui ne peut faire courir aucun risque à la santé de Bernadette et certifiant que «lorsque celle-ci ne sera plus harcelée par la foule, elle cessera de penser à la grotte et aux choses merveilleuses qu'elle raconte …»

du grand art et du politiquement correct.

Rassurée par ce diagnostic, Bernadette rentra chez elle et l'on n'entendit plus jamais parler de cette stupide histoire de grotte à dormir debout.

 
 

Raymond : «  ce n'est pas bien de pousser comme ça... »

Ancêtre de Mita à la 13ème génération, Corbeyran de Cardaillac de Lomné, capitaine gascon se mit au service de Marie Stuart de 1548 à 1561, date à laquelle il quitta la ville de Durban dont il était gouverneur pour regagner la France et combattre les huguenots comme mestre de camp des armées catholiques. S'étant emparé de la ville du Havre, il en fut nommé gouverneur et n'eut de cesse de l'embellir et de la fortifier 20 ans durant.

Son frère, Raymond de Cardaillac, dit de Sarlabous, fut un des plus grands capitaines de son temps qui ne compta pas moins de 30 campagnes au cours desquelles il fut blessé 2 fois très grièvement.

Compagnon d'armes et ami intime de Blaise de Montluc, Raymond, catholique farouche, était bien vu du roi Charles IX qui lui ouvrait, volontiers , les portes du Louvre.

Il y séjournait, à la St Barthélémy de 1572, lorsque les ducs de Guise, d'Aumale et d'Angoulême, le prièrent de les suivre, avec d'autres gentilshommes, hommes d'armes et quelques spadassins, pour une mission aussi secrète que de confiance.

La troupe se rendit rue de Béthisy, aujourd'hui rue de Rivoli, au domicile de l'amiral de Coligny, chef des protestants, qui venait d'être blessé par un tir d'arquebuse qui aurait du être mortel.

S'étant fait ouvrir la porte qui donne sur la rue, la troupe traverse la cour, pénètre dans l'hôtel particulier de Coligny et parvient au chevet de l'amiral qu'un dénommé Besme, un sbire de la plus sombre espèce, va transpercer de son épée.

3 hommes vont ouvrir une fenêtre et pousser le cadavre dans le vide aux pieds du duc de Guise, resté dans la cour, afin qu'il puisse constater, de visu, la mort du chef huguenot,

Ils se nommaient : Besme, Petruzzi et … Raymond de Sarlabous.

Chose faite, Raymond écrivit à son frère que «la mort de l'amiral nous délivre et nous glorifie tous et fera le calme du royaume»

En fait de calme, l'assassinat de Coligny et de près de 3000 protestants parisiens, déclenchera la 4èmè guerre de religion... une occasion pour Raymond de remonter en selle, reprendre consciencieusement le commandement de ses troupes et s'en aller vers d'autres campagnes où il continuera de se couvrir de gloire en pourfendant le huguenot.

Nommé Sénéchal de Bigorre en 1585, il mourut gouverneur de Chartres en 1592.



Alexandre : «droit dans ses bottes»

Ancêtre de Mita à la 7ème génération, Pierre Daniel de Boyrie, baron de son état, capitaine dans les Bandes Béarnaises ( milice de la province), puis Lieutenant des Maréchaux et enfin conseiller au parlement de Navarre, mena une existence paisible qui ne fut troublée que par ses nombreux duels et l'arrivée des idées nouvelles dont sa mort, en 1784, lui épargnera de voir l'établissement.

Son frère, Alexandre ( 1726-1816), capitaine au régiment de Navarre, rejoint Orléans Infanterie qu'il ne quittera qu'en 1779 avec le grade de Lieutenant Colonel, la croix de St Louis reçue en 1763 et une pension pour retraite de 1500 livres qui venait s'ajouter à celle de 400 livres reçues en 1766 pour services rendus.

Il est vrai que ces deux régiments furent engagés pendant toute la guerre de sept ans sur les champs de bataille de Rhénanie-Westphalie et Basse-Saxe en s'illustrant à Cassel, Krefeld, Munster, Minden et Closterkamp autant de batailles aussi sanglantes que meurtrières.

La paix signé, en 1763, il passe de garnison en garnison sur les frontières du Nord stationnant successivement à Sedan, Givet, Valenciennes, Dunkerque et Avesnes. En 1768, le ministre de la guerre envoie le régiment caserner au soleil à Tours, La Rochelle, Alès, Béziers, Bordeaux et Blaye. En 1775, il lui fait retraverser la France en direction des places fortes d'Artois d'Arras et de Béthune...

Pour s'occuper, Alexandre, initié dans une loge parisienne et Maître Parfait, participe aux travaux de la loge maçonnique du régiment d'Orléans dont le Vénérable n'est autre que le comte de Brabançon, colonel du régiment.

En 1779, nous l'avons dit, Alexandre troque ses bottes et son tricorne pour les espadrilles et le béret. Il se fixe à Pau et reçoit de son frère Daniel la terre de Nousty qui lui procure quelques revenus et lui permet de siéger, avec la noblesse, aux Etats de Béarn.

Impénétrable aux idées nouvelles, il émigre en Espagne, aux premiers temps de la Révolution, avec son neveu Alexandre, lui aussi officier, mais il se ravise rapidement et rentre chez lui. Quand on a combattu le Prussien et le Hanovrien, sept années durant, on ne craint pas quelques exaltés mal dégrossis.

Installé dans son hôtel particulier de Pau, il se garde bien de faire disparaître ou même de dissimuler la devise de la famille gravée au linteau de sa porte : Deum timete, regem honorificate »

Avec sa perruque poudrée, Alexandre, qui ne fait aucun effort pour passer inaperçu, finit par se faire cueillir, en 1793, par la troupe révolutionnaire qui le jette en prison, inscrivant au registre : «68 ans, arrêté à Pau le 5 septembre, ex chevalier de St louis, aristocrate fieffé, oncle d'émigré, orgueilleux comme un paon, applaudissant aux succès des ennemis de la République, très content de ses revers. Dissimulé avec les gens qui n'étaient pas de sa clique»

La mort de Robespierre et la fin de la Terreur éviteront qu'un couperet aussi républicain que patriote ne tranche la tête de ce dangereux «ennemi de la Révolution». Heureux de voir les Bourbons de nouveau assis sur le trône de France, il s'éteint paisiblement en 1816, à l'âge plus que très raisonnable de 90 ans.




Abraham : « huguenot Béarnais, exilé et baroudeur ... »

Pierre d'Andichon, ancêtre de Mita à la 8ème génération, sentant le vent tourner, abjure son protestantisme pour éviter des ennuis inutiles et avoir tout loisir de se consacrer, paisiblement, à l'administration de son fief de Lafitte pour lequel il fut reçu aux Etats de Béarn en 1689. Il est vrai que la seigneurie valait bien un messe avec « une basse-cour avec un pigeonnier, des vignes, des granges, un bois contigu à des vignes et champs appelé Serrabouecq, la terre de Perraix, la terre de Bru, un chemin public, la terre appelée de Joaime, des vignes et un verger appelés Darriuterre, la vigne de Martalun, la vigne de Suberco, les touyas de Candau, le pré de Saubolle, les terres de Bénéjac, de Barber, de la Commette et de Guilhar, le pré de Lafitte, des touyas et un pré appelés Debaix, un moulin à eau avec des terres. »

Certains, les plus vieux d'entre nous, se souviennent, certainement de ce château, perché sur les hauteurs de Monein, où oncle Charles et tante Louisette Dabbadie savaient si gentiment recevoir.

Le frère cadet de Pierre, Abraham qui sert comme lieutenant d'infanterie, n'entend pas se convertir au catholicisme et saisit une opportunité offerte par Louis XIV. Le roi, qui tient ses officiers en grande considération, vient de signer avec le Danemark un accord qui ouvre les portes de l'armée danoise aux officiers protestants français. Nous sommes en 1683 et la révocation de l'Edit de Nantes ne sera promulguée que 2 ans plus tard.... disons que Louis XIV avait déjà comme une petite idée...

Abraham, devient donc Danois. Il est nommé lieutenant dans le régiment des Gardes du Roi. Le souverain du Danemark décide d'envoyer un contingent appuyer Guillaume d'Orange, fraîchement proclamé roi d'Angleterre, dans sa lutte contre son beau-père, le toujours roi catholique Jacques II. Les armées s'affrontent en Irlande où les danois débarquent en 1689. Abraham est rapidement nommé capitaine au régiment de la Reine. En 1691 Jacques II, vaincu, prend la route de l'exil vers la France. La même année, Guillaume se porte en Flandres, au plus fort de la bataille, emmenant dans ses bagages le régiment de la Reine pour épauler ses alliés de la Ligue d'Augsbourg dans leur guerre contre les Français.

La guerre s'achève en 1696, Abraham est nommé Major.

Le repos à Copenhague est de courte durée, le régiment va, en effet, reprendre la route de l'Italie pour prêter main forte aux Autrichiens dans la conquête des possessions espagnoles de cette péninsule. Sur place, Abraham quitte le régiment de la Reine pour intégrer celui de la Marine. Bingo! C'est ce dernier qui, en 1703, doit quitter l'Italie pour aider l'Autriche à mater l'insurrection hongroise de Rakoczy.

Ce n'est qu'après la victoire autrichienne de Trecsen, en 1708, qu'Abraham, devenu lieutenant colonel de son régiment peut reprendre le chemin du retour et gagner Copenhague en juillet 1709.

Sans avoir vraiment le temps de souffler, «La Marine» se trouve engagé dans une guerre contre la Suède qui se termine par la défaite des Danois, à Helsingborg où le régiment perd 55 hommes.

En 1710, Abraham, nommé colonel de son régiment, va devoir conduire celui-ci dans une nouvelle guerre contre la Suéde en 1712 et 1713, avant que ne vienne, enfin, le temps du repos bien mérité et celui de caserner, loin du tumulte des batailles, dans de paisibles villes du Holstein.

Abraham s'éteindra le 3 mars 1719, après une vie bien remplie, à 59 ans.




Pierre : «exilé Béarnais in the bosom of Abraham»

Suzanne d'Andichon, ancêtre de Mita à la 7ème génération, épousa Jean de Casenave, avocat au parlement de Pau. Leur fils héritera de la seigneurie de Lafitte, à lui léguée par son oncle Jean d'Andichon, curé d'Abos et héritier universel de son père. C'est ainsi que les Casenave devinrent les Casenave de Lafitte … magique non ?

Pierre, frère cadet du curé et de Jeanne, n'a d'autre choix que la carrière des armes. Ce jeune lieutenant reçoit un coup de fil étrange. Nous sommes en 1712 et il a 22 ans : «allo Pierre ? ...c'est tonton Abraham, j'ai une proposition à te faire. Comme tu le sais, je n'ai pas d'enfant et je serais fort marri de voir ma fortune tomber aux mains du fisc danois. Je pense faire de toi mon héritier universel et m'occuper de ta carrière militaire si tu viens t'installer au Danemark … ah ! … une bricole : la religion d' Etat est le protestantisme … tu vois ce que je veux dire ? »

Comme bien d'autres monnaies, la couronne danoise n'a pas d'odeur et le capitaine d'Andichon rejoint le Danemark en septembre 1716 où il se convertit au protestantisme.

Avec l'appui de son oncle, il est nommé capitaine au régiment d'Oldenburg, prestigieux régiment stationné dans le comté homonyme.

Oldenburg, gouverné en union personnelle par les rois de Danemark dont il est le berceau, est un vaste territoire enclavé dans le Hanovre, loin des frontières danoises et donc sensible.

Sur place, il achète, grâce à l'argent d'Abraham, le domaine de Granenfeld.

Un vrai tonton gâteau.

1719, il est muté au régiment de la Marine, dont son oncle Abraham, malade, vient de quitter le commandement.

Il en est nommé major en 1730, puis lieutenant-colonel en 1738, rang qu'il conservera lorsque «la Marine» deviendra, en 1741, le régiment de Bornholm.

En 1731, il épouse Wilhelmine, comtesse Praetorius, dont il aura 3 enfants, tous décédés avant lui. Son épouse décédée en 1736, il reçoit l'autorisation de demeurer sur ses terres d'Haraldskaer, où il établira, 5 ans plus tard une fabrique de pistolets, de fusils et de poudre à canon. L'affaire devenant moins rentable, il se reconvertit dans la fabrication d'ustensiles de cuisine en cuivre. Une affaire qui continuera sa production jusqu'en 1867.

Pierre met à profit cette semi-disponibilité pour retourner voir les siens en Béarn, ce que son oncle Abraham ne put jamais faire. C'est ainsi qu'il assiste, à Monein, en 1744, au mariage de sa nièce Clotilde de Casenave avec le sieur de Laborde.

Il décède en 1751, à 61 ans, n'ayant jamais mis le pied sur le moindre champ de bataille, Frédéric IV, Christian VI et Frédéric V, rois de Danemark pendant cette période ayant tous pris la sage décision de rester en paix avec l'Europe entière.



 

Jean-Baptiste : « engagez-vous, rengagez-vous, vous verrez du pays ! »

Ancêtre de Mita à la 5ème génération, Jean Papy, quitta son village natale des Cabanes, dans la vallée de la Haute-Ariège pour s'établir à Bordeaux, où il ouvrit une maison de négoce. Le 26/9/1814, il épousa sa maîtresse de longue date, profitant de l'occasion pour reconnaître 2 enfants naturels et celui ou celle à naître.

Son aîné de 7 ans, Jean-Baptiste, descendit, lui aussi de sa montagne, mais à cheval pour s'enrôler, le 18/9/1793, dans le très patriote 24ème chasseurs à cheval, uniquement formé de volontaires.

De 1793 à 1795, il combat en Espagne et est blessé d'un coup de feu au genou droit à la bataille de St Laurent de la Muga qui fit plusieurs milliers de morts. Larrey y pratiqua plus de 700 amputations.

Le 24ème : « joli régiment, à parements et collet jaune, peu nombreux, mal équipé, tous en dolman, formé de jeunes gens du midi » dira Desaix »,  rejoint l'armée d'Italie en 1796. Jean-Baptiste y combattra jusqu'en 1801.

en 1802, son bataillon embarque pour Saint Domingue, avec une armée expéditionnaire chargée de remettre de l'ordre dans l'île et de mater la révolte de Toussaint Louverture. Nos 30000 soldats vaincus par l'armée des « gens de couleur » et décimés par la fièvre jaune, n'ont d'autre issue que de capituler. Seuls 8000 d'entre eux parviendront à regagner la France.

L'armée expéditionnaire peut, cependant, s'enorgueillir d'avoir rétabli l'esclavage en Guadeloupe et de l'avoir maintenu dans la Martinique, restituée à la France en 1802 et ce pour la plus grande joie du lobby des planteurs .

Jean-Baptiste rejoint le 24ème en Italie qu'il quittera en 1807 pour gagner la Prusse. Il sera fait chevalier de la Légion d'Honneur après la bataille de Friedland. Un court repos, puis le régiment prend la route de l'Autriche. En 1809, il combat à Essling et à Wagram.

En 1810 et 1811, le 24ème affronte la perfide Albion en Espagne lorsque Napoléon décide de l'intégrer à sa Grande Armée qui doit conquérir la Russie. Les chasseurs vont aller jusqu'à Moscou et, lors de la célèbre et dramatique retraite, Jean-Baptiste est blessé, à la Bérésina, d'un coup de feu au bras droit.

En 1813, le repli de l'armée se poursuit à travers l'Allemagne, le 24ème participe aux batailles de Leipzig et de Hanau, 2 défaites sanglantes. Inexorablement les troupes de Napoléon reculent jusqu'à être pourchassées sur le territoire français et si le 24ème apporte sa contribution aux victoires de Champaubert et de Vauchamp, la fin de l'épopée est signée par l'abdication de l'Empereur le 6 mars 1814.

Louis XVIII, jugeant le 24ème chasseurs trop patriote, prononce sa dissolution et la mise en disponibilité de ses officiers.

Le chef d'escadron, Jean-Baptiste Papy, regagne ses foyers, épouse une jeune fille du pays d'Ariège et décède en 1826., à 52 ans



 
 
Paul :  «missionnaire en Chine»

Anne-Marie Souviron, épousa Laurent Fourcade qui originaire de Saman, avait fondé à Oloron, une maison de commerce de laines, cuirs et peaux. Ils sont les arrières-grands-parents de Mita.

Anne-Marie était née 3ème d'une fratrie de 12, au sein d'une très honorable famille d'Oloron qui exerçait le métier de manufacturier et marchand de draps et de bas depuis 1620.

Son frère Paul, 8ème enfant, naît en 1768. A 14 ans, il voit son frère Alexis revenir d'Espagne, abandonner les affaires et entrer chez les Capucins. Paul décide de rentrer, lui aussi, dans les ordres.

En 1784 il étudie au collège de Lescar, avant de rejoindre, l'année suivante, le séminaire de Calvet, à Toulouse. Cet établissement étant administré par les Sulpiciens, c'est donc, tout naturellement, que Paul intègre, en 1788, le séminaire de St Sulpice à Paris

Sa vocation se précisant, il entre au séminaire des Missions Etrangères en 1792. Réfractaire à la constitution civile du clergé, il émigre en Angleterre en septembre de la même année.

Alexis émigré en Espagne et Paul en Angleterre, il n'en faut pas davantage aux révolutionnaires Oloronais pour considérer leurs parents comme de dangereux factieux, ennemis du peuple et les écrouer au couvent des Cordeliers de la ville transformé en prison.

L'intervention de Pémartin, député des Basses-Pyrénées à la Convention, Défenseur des Droits Authentiques et l'exécution des robespierristes vont décider de leur élargissement.

A Londres, Paul reçoit l'ordination en 1793.

En 1796, il part pour Macao, alors portugaise pour se préparer à sa vie de missionnaire.

En mars 1797, il est nommé pour évangiliser la province chinoise du Set-Chouan. Dénoncé, il est arrêté à peine la frontière passée et déféré, avec les catholiques qui l'accompagnent, devant le tribunal des Mandarins. Tandis que ses compagnons de route sont torturés et , pour certains, mis à mort, Paul est incarcéré à Canton pour y être jugé.

S'étant servi du mouchoir qu'il avait prêté à un compagnon de cellule atteint de fièvre maligne, il contracte la maladie, meurt en mai 1797 et son cadavre est enterré à la va vite dans une fosse peu profonde.

Lors de son exhumation, en juillet, tous sont étonnés de constater que son corps est resté flexible et ne dégage aucune odeur.

Enterré au cimetière des missionnaires de Canton, son corps sera transféré, en 1877, dans la chapelle du sanatorium « Béthanie », propriété des missions évangélistes à Hong-Kong où il repose toujours.

Si Paul n'a pas été reconnu martyr de la foi, il est considéré comme martyr de la Charité.

 
 

Jean : «bonapartiste ou royaliste? Les deux mon général !»

Thérèse Dembarrère épousa Philippe Ravielle, avocat et, en son temps, membre actif des Amis de la Révolution. Ils sont les ancêtres de Mita à la 7ème génération.

Elle était fille de Jean-François Dembarrère, un avocat qui devint juge criminel au sénéchal de Bigorre.

Jean, petit frère de Thérèse, fit une brillante carrière militaire et politique, même si César de Proisy d'Eppe, lui consacre quelques lignes acerbes dans son « dictionnaire des girouettes »

De petite noblesse de robe, mais noble, Jean est admis, en 1768, à l'Ecole royale du Génie de Mézières. Ingénieur en 1770, capitaine en 1777, il est commandant du Génie à Brest en 1792. La même année, il rejoint l'Armée du Nord de Lauriston qui lui confie la défense de la place de Valenciennes. Les agencements mis en place par Jean vont permettre à la ville de résister à 40 jours de bombardements et à sa garnison, épuisée et réduite de 10,000 à 3,000 hommes de capituler avec les honneurs.

Il n'en faut pas plus pour que Jean soit nommé général de brigade.

Il combat sur les côtes de l'Ouest lorsque Bonaparte l'appelle à ses côtés pour lui confier le commandement en chef de l'arme du Génie en Italie. C'est lors de la retraite de nos troupes, pourchassées par l'autrichien jusque sur notre sol, que Jean va sauver la situation en fortifiant le Var et le rendant infranchissable. L'ennemi n'entrera pas en Provence.

Inspecteur général de l'armée et commandeur de la légion d'honneur en 1804, il est nommé sénateur l'année suivante et fait comte de l'empire en 1808.

Proche de Talleyrand, il est de ceux qui vont obtenir du sénat, le vote de la déchéance de l'empereur et du retour des Bourbons. Louis XVIII, qui sait reconnaître les siens, le fait chevalier et pair de France.

Jean aura la décence et le courage de s'abstenir de voter dans l'ignoble procès du Maréchal Ney et passera le reste de ses jours entre Paris et Tarbes, laissant l'image d'un sénateur des plus discrets.

Pair de France et sénateur, chevalier de St Louis et grand officier de la légion d'honneur, le général de division Dembarrère s'éteint en 1828.

En 1836, ayant appris que son nom ne figurait pas au nombre des 344 gravés sur les piliers de l'arc de triomphe, sa famille fera part de son étonnement à qui de droit. Le nom de Dembarrère sera inscrit, en 1841, avec 243 autres dont le général Hugo, rappelé à la mémoire du ministre par un joli poème lyrique de son fils évoquant l'arc et dont je ne résiste pas à vous livrer la chute aussi acerbe que délectable: «je ne regrette rien devant ton mur sublime que l'absence de Phidias et du nom de mon père.»

Ce Victor, quand même !

Pour les curieux, l'inscription est sur le pilier Nord.





William : « éducateur et poète»

Née en 1815, Mary Theresa Vidal, née Johnson est l'arrière-grand-mère de Papapa.

A 25 ans, elle embarque pour l'Australie avec ses 3 enfants et son pasteur de mari qui a décidé d'y exercer son ministère. Décidée à apporter sa contribution à l'évangélisation de cette nouvelle colonie, elle publie, en 1844, the tales of the bush, série de contes édifiants destinés à apprendre le bienfait des vertus chrétiennes aux autochtones et migrants incultes. Cet ouvrage lui confère la place, incontestée, de première romancière australienne.

Son frère William, suit de brillantes à Eton puis au King's College de Cambridge où il rafle tellement de prix de versifications anglaise et latine, que son ancien collège lui propose, dès son diplôme en poche, de rejoindre les rangs de ses enseignants.

Nommé, en 1844, Assistant Master à Eton. Il y restera 28 ans. Deux ans plus tard, William, School et House Master cumule sa fonctions de professeur avec celle de direction de sa maison de pension d'old Christopher's où il loge plusieurs de ses élèves.

Souhaitant se consacrer au seul enseignement et épuisé, parce que de santé fragile, il propose aux époux Vidal, de revenir en Angleterre. Il est décidé à leur céder sa maison de pension à la condition qu'ils en prennent la responsabilité. Les Vidal s'installent à Eton en 1851.

Celui que des générations d'élèves surnomment « tute », le tuteur, peut, enfin s'adonner à l'écriture et publier, en 1855, un recueil de 45 poèmes regroupés sous le titre de Ionica. C'est à lui, aussi qu'Eton doit la célèbre Eton Boating Song, qu'il écrit en 1863.

En 1872, une sombre histoire de lettre adressée à l'un de ses élèves, Reginald Brett, met la tempête dans l'Ecole. William choisit de démissionner. Il change de nom pour prendre celui de sa grand-mère : Cory, passe quelques années en Devon, publie 25 nouveaux poèmes, parus sous le nom de Ionica II, en 1877 puis embarque pour Madère l'année suivante. Il y séjourne cinq ans, s'y marie et revient, avec femme et fils s'installer à Hampstead, où il décède en 1892.

En 1924, Reginald Brett, devenu Vicomte Esher, est un homme influent, aide de camp du roi et l'un des promoteurs de l'entente cordiale. Il publie Ionicus, en hommage à la vie et à l'oeuvre de l'auteur de Ionica. Lord Rosebery, Lord Balfour et Lord Asquith, tous trois locataires en leur temps, du 10 Downing Street et anciens élèves de William Cory, y écrivent, dans la dédicace, avoir appris, à Eton, de nobles et hauts principes politiques au travers de l'enseignement de Ionicus.

William Cory écrivait : vous n'étudiez pas tant dans cette école pour acquérir des connaissances que pour développer votre attention et votre esprit critique. Il suffit, en effet de qualités intellectuelles moyennes pour apprendre et retenir. L'essentiel est d'acquérir arts et habitudes : l'habitude de prêter attention, l'art de s'exprimer, l'art d'assumer une nouvelle position intellectuelle à un instant clef, l'art d'entrer rapidement dans les pensées de l'autre, l'habitude de soumettre vos propos à la censure et à la contestation, l'art de faire part de son assentiment ou de son désaccord en termes mesurés.

Vous êtes dans cette école pour apprendre à vous construire et à vous connaître.

J'en connais une qui parlerait de propos scandaleusement élitistes, dénués de sens commun.et si loin de l'Ecole de la République … !





George : «so, so British »

Charles Johnson Vidal, grand-père de Papapa, avait un frère officier de marine, un autre major dans l'armée des Indes, deux étaient clergymen … rien que de très courant dans la gentry... et puis il y avait George....

Ses parents y étant propriétaires de la maison de pension d'Old Christopher's et son oncle William professeur, George suit toute sa scolarité à Eton de 1854 à 1861. Brillant sportif, il excelle en double sculls et c'est dans cette discipline, comme barreur du Victory, qu'il remporte la boat race du collège en 1861.

Le champion étant doublé d'un brillant élève, George n'a aucune difficulté à se faire admettre au King's College de Londres pour y poursuivre ses études supérieures.

Souhaitant exercer la profession très fermée d'avocat, il se doit d'intégrer l'une des quatre Inns of Court, seules habilitées, alors, à former et à nommer les «barristers» et, c'est sans problème qu'il est admis à Lincoln Inn.

Parallèlement à ses études, il passe le concours de l'Indian Civil Service. Reçu premier de sa promotion, il est affecté à la Présidence de Bombay en 1867 et mènera, jusqu'à sa retraite, une carrière de haut fonctionnaire. Lorsqu'il se retire, en 1897, il est Secrétaire Général du Gouvernement et membre du Conseil Législatif de Bombay.

Passionné d'études environnementales, il est reconnu comme un grand spécialiste des oiseaux et serpents du sous continent indien et publie nombre d'articles dans des revues spécialisées.

En 1873, il lance le badminton en Inde et consacrera beaucoup de temps et d'énergie au développement de ce sport. De retour en Angleterre, il remportera à quatre reprises, le Veteran doubles championships. Secrétaire et Trésorier de l'Association de Badminton britannique de 1899 à 1906, il en devient le Président en 1907. Par son action, le nombre de clubs passera, pendant ces huit années, de 30 à 200.

Tennisman à ses heures, il remporte à deux reprises, le All England Veterans et fut, une fois, sélectionné pour la compétition en simple.

Amateur de photographie, il collectionne les prix et récompenses.

Vivant, aussi, avec son temps, il conduit lui-même son automobile et participe à de nombreux rallyes. C'est au cours de l'un d'eux, en Normandie, qu'il attrape un coup de froid dont il ne se remettra pas et qui l'emportera.

En 1877, Lincoln's Inn l'avait «called to the bar». Revenu à Londres, il aurait pu mener l'existence bourgeoise des ténors du barreau, mais il préféra rester à Bombay pour se consacrer à ses multiples passions indiennes.





Joshua «  Joshua fit the battle of rien du tout »


Elizabeth Reynolds, épouse Johnson, ancêtre à la 7ème génération de Papapa, avait un frère peintre.

Tout a été écrit, bien mieux que je ne pourrais le faire sur le très célèbre Sir Joshua Reynolds, premier président de la Royal Academy, anobli par son souverain.
 
Je me contenterais d'une historiette dans l'historiette.

William Johnson, qui s'était mis en tête de devenir maître de forges, ne réussit pas vraiment dans cette aventure.

A défaut de fondre le fer, il fait fondre les quelques milliers de livres prêtées par Joshua pour l'aider à réaliser son projet et s'ouvre de la chose à son beau-frère, reconnaissant être dans l'incapacité de les re-solidifier pour les lui restituer.

« Dont acte » rétorqua le flegmatique Joshua dans son anglais le plus parfait.

Comme me l'écrivit, dans son français, le Révérend de la paroisse de Torrington, avec lequel nous correspondions : « William faisait souvent défaut, mais ses enfants furent industrieux et honnêtes »

C'est probablement pour cette raison que Joshua léguera 100,000 livres à sa nièce bien aimée, Mary, fille de son autre sœur, Mary, épouse Palmer.

Avec son panier de sterlings sous son bras, Mary 2 Palmer went to the market aux prétendants et décidera de redorer le blason du très noble Murrough O'Brien, 5ème comte d'Inchiquin et 1er marqui de Thomond, un fringant noceur de 66 ans, criblé de dettes, joueur invétéré et dont l'amour de la dive bouteille lui valait le surnom de « six bottle man ».

La jeune sœur de Mary, épouse du très sage Robert Gwatkin, « a true roast beef of old England » recevra 10000 livres, quelques intimes se partageront plusieurs dizaines de milliers de livres et l'infortuné William Johnson, fils de William et d'Elizabeth héritera de .... la montre et du sceau de Joshua ….

Comme quoi, bien mal acquis, etc …...